Face aux vagues de chaleur successives ces dernières années, le gouvernement planche sur un plan "anti-sécheresse".Le but est de mieux anticiper ces épisodes extrêmes mais aussi d'amoindrir la consommation d'eau des Français.Chaque habitant de l'Hexagone consomme, en effet, près de 150 litres par jour.
Agir avant qu'il ne soit trop tard. Le capital d'eau naturelle de la France a diminué de 14% entre 2002 et 2018 en France par rapport à la période 1990-2001, a révélé une étude du ministère de la Transition écologique publiée en juin dernier. Alors, face à la menace de sécheresse à répétition, dans un contexte où les vagues de chaleur sont de plus en plus nombreuses et rapprochées, l'exécutif travaille sur un plan pour les prochaines années.
150 litres d'eau par personne et par jour
L'objectif est de faire en sorte "qu'il y aura un avant et un après été 2022", a indiqué Christophe Béchu dans les colonnes du Parisien. Selon le gouvernement, il est impératif de réduire "d’un peu plus de 10 % le volume d’eau prélevée dans nos sous-sols d'ici à la fin du quinquennat". Dans cette optique, le gaspillage est dans le viseur des autorités. Il faut, selon elle, tout à la fois "résorber les points noirs" où des fuites d'eau se produisent, mieux accompagner les petites communes et responsabiliser davantage les différents acteurs locaux. Modifier le système de prévention en cas de sécheresse est également jugé nécessaire. Mais surtout, ce sont les particuliers et les professionnels (les agriculteurs notamment) qui doivent consentir à des efforts substantiels pour limiter la consommation en eau. "Rendez-vous compte : nous consommons 150 litres d’eau par personne et jour", rappelle le ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires de France.
Pour être plus précis, en moyenne, un Français utilise quotidiennement 148 litres d'eau. Un chiffre impressionnant. Un adulte en utilise nettement plus qu'un enfant (69 litres par jour en moyenne) ou une personne âgée (105 litres). Le climat - plus ou moins chaud et/ou aride -, le mode de vie (les sportifs, par exemple, utilisent jusqu'à 204 litres par jour en moyenne), la catégorie sociale, ou la géographie ont aussi un impact non négligeable sur ce nombre moyen. Pour une famille, il faut compter 329 litres au quotidien en moyenne, soit une facture de près de 500 euros par an.
93% de l'eau est utilisée pour l'hygiène et le nettoyage
Pour ce qui est des postes de dépense, la douche arrive très largement en tête (39% de la consommation d'eau en moyenne), suivie des toilettes (20%). La lessive - et notamment l'utilisation d'une machine à laver - pèse également assez lourd (12%), au même titre que la vaisselle (10%). L'entretien de la voiture et l'arrosage du jardin représentent, eux, environ 6% de la consommation d'eau. Même chose pour la cuisine. En revanche, l'eau qu'un individu boit tout au long de la journée ne correspond qu'à... 1% de l'eau qu'il consomme. Au final, 93% de l’eau utilisée à la maison est dédiée à l’hygiène et au nettoyage et seulement 7% à l’alimentation.
En vacances, ces chiffres augmentent radicalement. En moyenne, ce sont près de 230 litres par jour qui sont utilisés par un Français en vacances. Cela s'explique par le remplissage de piscine de certains, bien sûr, mais surtout par la multiplication des douches.
Sur la pente descendante
Pour autant, les motifs de satisfaction existent, car la consommation domestique d'eau diminue dans l'Hexagone. Après avoir atteint 165 litres par jour en 2004 (contre 106 en 1975), elle a, en l'espace d'une décennie, reculé de près de 10% (148 L).
Une tendance qui s'explique essentiellement par le renouvellement progressif des équipements sanitaires et appareils électroménagers (les nouveaux modèles se montrant moins gourmandes) et la volonté, pour les ménages, de réduire leur facture. La prise de conscience collective vis-à-vis du dérèglement climatique et la multiplication des comportements écocitoyens et de lutte contre le gaspillage (récupérer l’eau de pluie, laver sa voiture avec de l’eau non potable, prendre une douche plutôt qu'un bain...) jouent également un rôle important.
Pour passer à la vitesse supérieure, "des astuces" existent, affirme Maurice Elbilia, plombier-chauffagiste à Paris, au micro de TF1, dans un reportage diffusé en août dernier. "D'abord, avoir un mousseur", aussi appelé aérateur d'eau. Cet embout, qui ne coûte que quelques euros, permet de diviser le débit par deux. "C'est un mélange air-eau qui fait qu'au volume, ça donne cette impression de quantité. Mais c'est faux", indique-t-il. En d'autres termes, cet équipement réduit le débit d'eau sans que le consommateur s'en rende compte.
Traquer les fuites invisibles permet, par ailleurs, de minimiser les coûts. "Quand vous voyez une chasse d'eau avec des traces de calcaire [dans la cuvette], c'est qu'il y a de l'eau qui coule en continu. Si c'est sec, c'est qu'il n'y a pas de fuite", expose Maurice Elbilia. Cela peut peser très lourd dans l'addition finale : une chasse d'eau qui fuit consomme près de 25 litres par heure. De quoi alourdir la facture de 900 euros par an.
À noter qu'à cette consommation individuelle s'ajoute celle des équipements collectifs. Selon le Centre d'information sur l'eau et l'Ademe, 100 litres d'eau par jour et par personne sont utilisés dans les centres de vacances. Cela monte encore plus haut dans les campings (140-200) et les maisons de repos ou de retraite (100 à 250). C'est en revanche beaucoup plus raisonnable dans les écoles (20 litres par élève et par jour).
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