"Bouclier tarifaire" : quelle facture pour l'État ?

F.R
Publié le 2 octobre 2021 à 17h24, mis à jour le 4 octobre 2021 à 10h55

Source : JT 20h WE

ÉNERGIE -Jean Castex a annoncé ce jeudi son projet de "bouclier tarifaire", qui consiste en un blocage des prix du gaz jusqu'en avril, ainsi qu'une hausse limitée de l'électricité. Quelle va être le montant de la facture pour l'État ? Décryptage de François Lenglet, spécialiste économie de TF1/LCI.

Après la hausse à venir du mois d'octobre, "il n'y aura plus d'augmentation du prix du gaz", a assuré Jean Castex ce jeudi au 20H de TF1. Les prix seront bloqués jusqu'en avril 2022,  puis "le prix du gaz devrait dégringoler". Quant aux tarifs de l'électricité, qui devaient augmenter de près de 12% début 2022, le Premier ministre a annoncé limiter cette hausse de "4%"

Le chef du gouvernement a également assuré que le chèque énergie, dont une rallonge de 100 euros va être versé à 5,8 foyers modestes en décembre, serait "revalorisé", si les "mesures annoncées" ne sont pas suffisantes. 

Mais combien va coûter ce "bouclier tarifaire" à l'État ? D'après François Lenglet, spécialiste économie de TF1/LCI, "ce dispositif ne coûtera rien à l'État"

En effet, pour le gaz, ce sont les "distributeurs" qui paieront la facture dans un premier temps, car "Engie va vendre son produit moins cher qu'il ne l'achète". Mais l'industriel "se rattrapera plus tard en ne répercutant pas les futures baisses de cours". "Autrement dit, au lieu de faire payer le consommateur tout de suite, on lui fait crédit en étalant dans le temps leur enchérissement" : c'est le "lissage" des prix évoqué par Jean Castex.

Faire payer le contribuable pour épargner le consommateur, ça ne serait qu'un trompe-l'œil
François Lenglet

Pour l'électricité, "la baisse des taxes devrait être compensée par l'augmentation des profits d'EDF, société publique qui verse des dividendes à l'État"

Et sur la question de la rallonge de 100 du chèque énergie, "il va coûter en apparence 600 millions d'euros". "Mais ça sera financé par des rentrées de TVA supplémentaires causées par l'augmentation des prix avant le blocage", analyse François Lenglet.

Si, d'après le spécialiste, "on pourrait se plaindre de cette parcimonie de l'État", ce dernier est "le contribuable, et faire payer le contribuable pour épargner le consommateur, ça ne serait qu'un trompe-l'œil". En effet, "une augmentation des prix, qu'elle figure sur une facture ou une feuille d'impôts, arrive à la même adresse"


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