VIDÉO - Sacs, baskets, parfums... Et si vous portiez des fruits "moches" recyclés ?

La rédaction TF1info | Reportage vidéo Marine Poujol, Thierry Valtat
Publié le 31 août 2022 à 14h39

Source : JT 20h Semaine

Chaque année, les cultivateurs français jettent 20% de leurs productions de fruits et légumes.
Un gaspillage qui pour certains industriels n’est plus possible.
Vêtements, parfums et cosmétiques dans les fruits et légumes, tout se recycle, le 20h de TF1 le prouve.

Des baskets en raisins, des sacs à main en ananas ou encore des parfums en cabosse de cacao :  vous ne rêvez pas, les fruits et légumes sont vraiment partout. Chaque année, les cultivateurs français jettent 20% de leurs productions de fruits et légumes, car ils ne sont pas aux normes du marché alimentaires. Aujourd’hui, ils représentent près de la moitié des aliments que nous gaspillons. Alors des industriels usent de techniques diverses et variées pour recycler ces aliments. Tout y passe, de la peau, aux noyaux en passant par les feuilles : tout est bon dans les fruits et légumes. 

La tendance aujourd'hui c'est d'"aller chercher ce qui n'est pas utilisé, ce qui est destiné à être jeté dans n'importe quelle industrie comme les graines de carotte", explique Maxime Gransart directeur général adjoint de Technicoflor, dans le reportage TF1 ci-dessus. 

Amandine Gas gère la boutique ONA à Aix-en-Provence. Son originalité, des vêtements et accessoires de mode fabriqués grâce aux fruits et légumes. "Le sac est en ananas, alors ce n'est pas le fruit, mais ce sont les feuilles de l'ananas qui sont prises." Pour les baskets, la même technique est utilisée, mais cette fois avec du raisin. "Ils récupèrent les déchets, font le marc de raisin, avec un procédé végétal, ils font de la pâte. Pendant un mois, elle sèche et cela fait la matière première." Même le perfecto habituellement en cuir a droit à sa version végétale, à base de céréales. 

L’objectif est clair : bannir la matière animale et le plastique. Des arguments écologiques qui séduisent les clients. "Aujourd'hui, on espère tous, avoir des produits plus sains et plus écologiques, pour la planète." 

Après le textile place aux cosmétiques

Du shampoing, du dentifrice ou encore des crèmes de beauté à base de fruits et de légumes, vous avez du mal à y croire. Pourtant, Julie Ducret en a fait sa spécialité. Dans des vergers des Hautes-Alpes, elle veut arrêter ce grand gâchis de production. Elles achètent donc ses pommes bio aux cultivateurs pour les transformer. "Nous allons chercher nos pommes qui ont des problèmes de calibrage. Là, typiquement, on a un fruit piqué, et du coup, il est impropre au marché alimentaire." De cette pomme, un laboratoire récupère les pépins, la chair et la peau pour les faire infuser dans de l'huile. Marie-Hélène Royer, responsable du laboratoire Acanthis, développe la marche à suivre. "On va la laisser cinq jours macérer, l'huile va se charger dans les molécules de la pomme et ensuite, on enlève la pomme, filtrer et on aura un extrait qui sera tout prêt."

Cet extrait est ensuite ajouté à la crème, il permet de fabriquer des cosmétiques riches en nutriment et vitamines. Des produits naturels et bio vendus 30% plus cher que des crèmes classiques. "On est globalement à environ 10 euros pour les soins visage. Depuis douze ans, je fais vraiment du français, du soutien aux producteurs, mais de fait, on a un coût de production supérieur à la moyenne."

Le parfum s’y met aussi

Technicoflor va encore plus loin dans le recyclage des déchets. En effet, dans cette entreprise de parfum, on fabrique des essences issues d'ingrédients qui étaient jusqu'à présent jetés, comme une cabosse de cacao. La fève est utilisée pour faire du chocolat, et son écorce, elle, trouve une nouvelle fonction. "Il y a certains fournisseurs de parfumerie qui se sont dits est-ce qu'on ne pourrait pas essayer de faire quelque chose avec. Ils ont obtenu un absolu cacao que nous utilisons dans nos parfums", évoque Marie-Carole Symard, parfumeur chez Technicoflor. 

Cette entreprise travaillait jusqu'à présent avec des senteurs issues des champs de fleurs, mais aussi de la pétrochimie. Il faut compter deux ans de recherche pour créer ces nouvelles essences issus de déchets industriels. Elles ont à ce jour une quinzaine dans leur catalogue.


La rédaction TF1info | Reportage vidéo Marine Poujol, Thierry Valtat

Tout
TF1 Info