Vin en canette : les Français sont-ils prêts ?

Avec des couleurs et des motifs, rien ne permet d'imaginer que ces canettes contiennent du vin. "Ça fait boisson énergisante", s'étonne une jeune passante à qui une équipe de TF1 présente ces contenants inhabituels pour le breuvage cher aux Français. "Ça aussi, c'est du vin ?", demande un homme plus âgé, visiblement perplexe. De l'étonnement, mais pas de refus catégorique pour la dégustation : "il a un bon petit goût", "c'est pas mauvais, ça se boit", jugent deux autres testeurs après y avoir trempé leurs lèvres.

Le vin en cannette, les États-Unis et l'Angleterre s'y sont déjà convertis. Le pays de la bouteille et du bouchon de liège va-t-il succomber à son tour ? C'est le pari de Dominique Martin, vigneron que rencontre également TF1 dans le reportage en tête de cet article. Ce producteur de la canette de muscadet "Océan" est venu sur ce salon avec de quoi satisfaire les curieux. "C'est le vin en format individuel. Aujourd'hui, ça rend vraiment service, c'est pratique", vante-t-il.

On observe un frémissement dans l'Hexagone. Les canettes devraient arriver dans les supermarchés dès le printemps, et d'après un sondage OpinionWay réalisé pour les maitres vignerons de Saint Tropez, à l’occasion du salon Wine Paris qui se tient depuis lundi et jusqu'à mercredi, 72% des Français sont prêts les essayer. La génération des 18-24 ans s'y montre la plus disposée, plus de huit jeunes sur dix s'y disant ouverts. 

Petit prix, entre 2 et 5 euros, format idéal équivalent à deux verres... Cet autre producteur, Cédric Segal, fondateur de "Star Beverages", veut y croire. "On voit quand même un grand développement auprès des jeunes, souligne-t-il auprès de TF1, des millennials qui aiment pouvoir consommer du vin dans des moments différents de nos aînés, notamment en pique-nique ou en randonnée. Ils sont plus ouverts au nouveau conditionnement". 

Mais les cavistes, eux, sont-ils prêts à renoncer aux traditions et à les distribuer  ? "C'est fruité, il n'y a pas de défauts majeurs. Un soir, sans se prendre la tête, ça peut être agréable", juge Romain Becker, caviste. C'est exactement l'ambition de ces nouveaux contenants, traités pour ne laisser aucun arrière-goût d'aluminium, mais dont la conservation ne pourra pas excéder les cinq ans.