La flambée des prix de l'énergie

VIDÉO - "On subit" : les Français équipés d'un chauffage collectif, grands oubliés du bouclier tarifaire

par La rédaction de TF1info | Reportage TF1 Guillaume Frixon et Céline Olive
Publié le 24 janvier 2022 à 17h53
JT Perso

Source : JT 13h Semaine

Le dispositif annoncé par le gouvernement pour bloquer le tarif réglementé du gaz ne concerne pas les propriétaires et locataires dépendants d'un chauffage collectif.
Dans le Puy-de-Dôme, les provisions de chauffage d’une résidence HLM ont ainsi grimpé de 65% en un an.
L’association CLCV réclame au gouvernement des mesures pour leur venir en aide.

"On subit, on ne sait pas quoi faire" : face à la flambée récente des charges, Joseph, retraité, se trouve démuni. Ce retraité, qui témoigne dans le reportage du 13H de TF1 en tête de cet article, réside avec sa femme à Lempdes, dans le Puy-de-Dôme, depuis 44 ans. Dans la cité HLM où le couple vit, le chauffage est collectif, alimenté par une chaudière à gaz, et les factures ne cessent d’augmenter : l’eau chaude est passée de 8 à 19 euros le mètre cube en un an.

"Par mois, l’augmentation est d’environ 58 euros, soit l’équivalent de 700 euros par an", calcule le retraité. "C’est énorme, ça ne se trouve pas comme ça !" Pour une autre locataire de la résidence, Isabelle, la facture a grimpé de plus de 110 euros en un an. "On se serre la ceinture, il va falloir tout regarder et tout compter", déplore-t-elle. 

Les prix de l’énergie ont en effet explosé ces derniers mois dans l’Hexagone : selon l’Insee, les prix à la consommation du gaz et des carburants et de l’électricité ont augmenté entre décembre 2020 et octobre 2021 respectivement de 41% et 21%. À cause de ces hausses, les ménages français ont vu leurs factures d’énergie bondir de 40 euros en moyenne en octobre 2021. Mais pour certains Français, comme Joseph et Isabelle, ce surcoût a été particulièrement brutal, car ils n’ont pas pu bénéficier du bouclier tarifaire déployé par le gouvernement pour tenter d’amortir cette inflation. 

"On fait la vaisselle à l’eau froide, on chronomètre les douches"

L’association de consommateurs la CLCV souligne ainsi que parce que le chauffage collectif n’est pas soumis au tarif réglementé depuis 2016, les locataires concernés ne peuvent pas bénéficier du gel du prix du gaz décidé par l’État en octobre dernier. Elle réclame des mesures pour les consommateurs concernés, estimant qu’ils restent les "oubliés" des dispositifs d’aides publics. Dans le cas du bailleur social de Lempdes, leurs provisions de chauffage ont bondi de 65% sur un an, soit "près de 800 euros par an à débourser pour un locataire d'un F4, pour une famille de quatre personnes", a indiqué la semaine dernière l’association dans un communiqué. 

Pouvoir se chauffer est devenu une source d’inquiétude pour Isabelle, qui vit seule avec ses trois enfants. "On fait la vaisselle à l’eau froide, on chronomètre les douches pour qu’elles ne dépassent pas 10 minutes… Cela représente plus de 1500 euros sur l’année, ce n’est pas possible, donc plus de vacances, il faut faire attention à tout", liste la jeune femme.

La CLCV souhaite donc que le gouvernement ouvre l'accès à ses aides à ces résidents. "Plus le prix du gaz augmente, plus il y a de la TVA, donc plus il y a de recettes pour l’État", souligne Michel Inçaby, responsable logement social de l'association dans le Puy-de-Dôme. "Avec ces recettes supplémentaires, ne pourrait-il pas y avoir un minimum de redistribution auprès d’un plus grand nombre de personnes, et ne pas se limiter à 100 euros une fois pour toutes ?", s’interroge-t-il, faisant référence à la prime inflation versée par l’État depuis décembre aux Français les plus fragilisés par la hausse des prix de l’énergie. 

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L’association demande ainsi "l’élargissement du chèque énergie" à tous les bénéficiaires de cette prime. Seuls six millions de ménages modestes bénéficient du chèque énergie, tandis que l'indemnité inflation de 100 euros concerne 38 millions de personnes. La CLCV souhaite également que le calcul de l’aide au logement prenne mieux en compte la hausse du coût des charges, arguant que le forfait charges compris dans ces aides reste "totalement déconnecté de la réalité".


La rédaction de TF1info | Reportage TF1 Guillaume Frixon et Céline Olive

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