Hausse du prix des carburants : jusqu'à quand ?

Publié le 25 mai 2021 à 10h35

Source : JT 20h Semaine

ESSENCE - Avec la reprise économique, les prix à la pompe repartent à la hausse. À quoi s'attendre dans les mois à venir ?

Le couvre-feu est toujours en place, mais les restrictions de déplacement n'ont plus cours depuis début mai. Et les Français déconfinés ont pu s'en rendre compte en reprenant le volant : les prix des carburants repartent à la hausse. "Il valait mieux faire le plein avant qu'on commence à déconfiner, parce que là, ça devient cher", témoigne ainsi un automobiliste auprès de TF1, dans la vidéo en tête de cet article. 

Le gazole a ainsi connu une augmentation de près de 9% depuis le début de l'année, s'établissant désormais à 1,39 euro le litre. Sur un an, la hausse est même de près de 20%. Du côté de l'essence, le prix du sans-plomb est monté de plus de 11% depuis le début de l'année, et de plus de 22% sur un an. Un litre de sans-plomb 95 coûte désormais 1,52 euro. 

S'il a un impact sur le portefeuille des Français, le phénomène trouve une explication rationnelle, à chercher du côté de la reprise. "Il y a en ce moment un processus qu'on n'a jamais connu historiquement : la réouverture des économies alors qu'elles avaient été totalement fermées pendant plusieurs mois", analyse ainsi Christopher Dembik, économiste chez Berenberg Bank. "Concrètement, il y a une demande qui est plus forte, entraînant une hausse des prix qui se répercute sur les consommateurs", poursuit l'expert.

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Un constat que fait aussi Guy Maisonnier, ingénieur économiste chez IFP Energies Nouvelles. Pour lui, cette augmentation des prix à la pompe est "directement liée à un réajustement à la hausse du prix du pétrole après ce qu'on a connu en 2020", à savoir des confinements et un fort ralentissement de l'économie mondiale.

"Deux éléments expliquent cette hausse. D'une part, la reprise de la demande liée à la vaccination des populations et à la fin des confinements. D'autre part, l'espoir de croissance économique", explique aussi Guy Maisonnier. Ce dernier souligne également "la gestion de l'offre par l'Opep", l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, laquelle a "réduit son niveau de production en 2020 avec la forte baisse de la demande, et est en train de la remonter progressivement." 

Une hausse qui pourrait "durer plusieurs mois"

Dès lors, à quoi peuvent s'attendre les consommateurs dans les mois et les années à venir ? La hausse "peut durer plusieurs mois, c'est quasiment sûr et certain", estime Christopher Dembik, anticipant "un processus transitoire qui durerait trois à six mois." "En revanche, sur du plus long terme, il n'y a aujourd'hui aucun élément permettant de dire que ça peut perdurer".

Là encore, Guy Maisonnier est sur la même longueur d'ondes : "A priori, on est revenu à des prix d'équilibre pour le marché pétrolier. Donc on voit mal se produire, désormais, une hausse très forte des prix." Néanmoins, à plus long terme, d'autres phénomènes pourraient influencer les cours des carburants, comme les négociations sur le nucléaire iranien, qui, si elles aboutissaient, "pourraient faire revenir l'Iran sur le marché du pétrole." Pourrait alors se produit "un phénomène de réajustement plutôt baissier", estime l'ingénieur économiste.


Maxime MAGNIER

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