Prix de l'immobilier : une hausse plus ou moins forte selon les types de bien

V. F
Publié le 1 juin 2021 à 10h28

Source : JT 20h WE

ANALYSE - Comment la crise sanitaire se répercute-t-elle sur le marché de l'immobilier ? Plusieurs évolutions se dessinent.

Effet de la crise sanitaire et des confinements successifs, les Français sont nombreux à vouloir se mettre au vert, mais aussi à désirer une pièce en plus pour télétravailler. Des envies qui se répercutent sur les prix de l'immobilier, révèle l'analyse trimestrielle des notaires et de l'Insee. Ainsi, les prix des logements anciens ont continué d'augmenter au premier trimestre, en progrès de 5,9%, avec pour la première fois depuis 2016 une hausse plus marquée pour le prix des maisons (+6,5%) que pour les appartements (+5,1%).

"La crise a alimenté l'envie de déménagement" et le télétravail généralisé durant cette période a créé "de nouveaux besoins" chez les acquéreurs, en rendant "la pièce de bureau quasiment indispensable", a expliqué jeudi 27 mai le notaire parisien Thierry Delesalle, à l'occasion de la présentation des chiffres trimestriels du marché par la Chambre des notaires du Grand Paris.

Grande couronne francilienne : +8% de hausse

L'attrait général pour les maisons est notamment porté par le marché francilien, où les prix ont grimpé de 7,1% ce trimestre, après une hausse de 6,8% fin 2020. En Ile-de-France, l'augmentation des prix sur les appartements a en revanche observé un ralentissement au premier trimestre (+3,6% contre +6,1% au 4e trimestre 2020). À Houilles (Yvelines) par exemple, une banlieue recherchée à une vingtaine de kilomètres de Paris, les tarifs se sont envolés. Une maison de 175m², avec terrasse et espace vert, se vend à 990.000 euros, sans négociation possible. Et pour cause, les maisons avec extérieur sont les biens les plus convoités de cette année 2021, même les plus chères. Selon Marc Bénédé, mandataire immobilier du réseau Efficity, les clients appellent, veulent visiter au plus vite et négocient peu ou pas. Et généralement, le bien part en moins d'une semaine quand il est au bon prix.

La grande couronne francilienne n'a jamais autant attiré les habitants de la capitale. Elle a enregistré une augmentation de 8% de ventes en un an, avec en tête l'Essonne et ses 15% de hausse. Mais cette envie de quitter les centres-villes touche aussi la France entière. À l'image de Lattes (Hérault), un quartier résidentiel proche des transports et des commerces qui séduit de plus en plus les Montpelliérains. Hélène Fraysse, directrice d'un groupement d'agences, observe une pénurie d'offres depuis un an, de quoi faire flamber les prix. "Ça se vendait entre 270.000 et 280.000 euros, mais aujourd’hui avec le marché qui a sacrément augmenté, une maison s'est vendue récemment 310.000 euros. Ce qui était totalement inenvisageable il y a encore un an", dit-elle.

La recherche d'espace a également fait bondir le marché des maisons à la campagne, qui a atteint "un nombre record de transactions", avec près de 112.000 ventes en 2020, et des prix en hausse de 6,4%, selon le rapport annuel de la fédération nationale des organes de régulation du foncier (FNSafer), publié jeudi 27 mai. Ce dynamisme du marché français se répercute aussi sur les prix. En province au premier trimestre, la hausse touche autant les maisons (+6,5%) que les appartements (+6,3%), avec une flambée particulière sur les appartements anciens à Lyon (+8,6%, après +9,2% et +11,5% les trimestres précédents), et sur les maisons en Auvergne-Rhône-Alpes (+7,1%), selon l'Insee.

Cette hausse générale des prix devrait se poursuivre au moins jusqu'à l'été, soutenue notamment par "l'épargne accumulée" durant la crise sanitaire, prévoient les notaires du Grand Paris. Toutefois, il reste encore des petits coins de paradis à maximum 2 heures et demie des grandes villes, comme l'a dévoilé le site d'immobilier en ligne Meilleurs Agents, où l’on peut s’acheter une maison de campagne à 150.000 euros tout compris (incluant frais de notaires et frais d’agences).


V. F

Tout
TF1 Info