Inflation alimentaire : le coup de pression de Bruno Le Maire aux industriels

Publié le 12 mai 2023 à 14h50

Source : JT 20h WE

D'après l'Insee, l'inflation alimentaire a encore grimpé de 15% en un an.
Depuis plusieurs semaines, le gouvernement regrette que les prix dans les rayons ne baissent pas, alors que le cours de certaines matières premières a chuté.
Le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, menace de taxer les industriels qui n'ont pas "à profiter de cette crise".

Des prix toujours en hausse. Selon les derniers chiffres publiés ce vendredi par l'Insee, l'inflation alimentaire a encore grimpé en France au mois d'avril. Elle est désormais estimée à +15% sur un an, et en hausse de 0,6% par rapport au mois de mars. Pourtant, les cours de certaines matières premières, comme le blé, ont baissé depuis les dernières négociations commerciales entre grande distribution et industriels. Dans les rayons, les prix, eux, pèsent toujours plus sur le pouvoir d'achat des Français.

Alors le gouvernement a décidé d'agir. Le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, a reçu jeudi 11 mai à Bercy les représentants de la grande distribution, qui ont prolongé le "trimestre anti-inflation", et doit s'entretenir dans les prochains jours avec les industriels. Avec un objectif : que les deux camps rouvrent les négociations commerciales afin que le prix payé par le consommateur reflète la baisse de certaines matières premières.

Une taxe ? "Un outil à notre disposition en cas de marges exceptionnelles"

"Quand les prix baissent, et qu'ils ne répercutent pas les prix à la baisse dans les rayons des supermarchés, les marges des industriels augmentent", a déploré jeudi le ministre sur le plateau de Quotidien, avant de taper du poing sur la table. "Il est incompréhensible pour nos compatriotes que leurs marges augmentent, ils n'ont pas à profiter de cette crise. Lorsque les prix de l'électricité et du gaz flambaient, nous sommes allés récupérer les surprofits des entreprises énergéticiennes. Si les industriels ne veulent pas faire preuve du sens des responsabilités, nous ferons la même chose."

Une taxe sur les éventuels surprofits des industriels va-t-elle donc voir le jour ? Auprès de TF1info, Bercy laisse la porte ouverte. "C'est un outil à notre disposition si nous nous rendons compte que certains grands industriels font des marges exceptionnelles et ne souhaitent pas rouvrir les négociations commerciales", martèle-t-on du côté du ministère de l'Économie.

Les industriels, eux, se défendent de réaliser des surprofits sur le dos des Français. "Il peut y avoir des phénomènes baissiers sur un certain nombre de matières premières, mais encore faut-il que cela corresponde à l'état des stocks", indiquait fin avril à TF1info Jean-Philippe André, président de l'Association nationale des industries alimentaires (Ania).

"Si vous avez acheté des matières premières à un prix élevé, et que vous les avez dans vos stocks pendant un, deux, ou trois mois, vous ne pouvez pas accélérer le phénomène de sortie de vos stocks." Ni de baisse des prix. "Ce serait suicidaire", affirmait-il alors.


Idèr NABILI

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