Le gouvernement a annoncé la prolongation du trimestre anti-inflation.Des supermarchés vont plus loin en baissant les prix, et en le faisant savoir.Vrai coup de pouce ou opération de communication ?
Il suffit de franchir les portes de ce supermarché pour repérer immédiatement la nouvelle arme de communication de l'enseigne. Non, vous ne rêvez pas, des produits dont les prix... baissent. Un euro de moins sur les tomates, 50 centimes sur les steaks de porc, ou encore quatre centimes sur une crème fraîche. En tout, un peu plus de 200 références sur 2000 sont concernées.
"Des yaourts qui étaient à 2,20 euros sont repassés à 1,90 euro, donc j'ai repris l'habitude de les prendre", confirme un chaland. Mais tous les clients que nous avons rencontrés ne s'y retrouvaient pas parfaitement : "Je ne me sens pas concernée vu que c'est des produits qui ne me correspondent pas", observe une jeune femme.
Ces derniers temps, le prix de certaines matières premières et celui de l'énergie ont baissé. C'est ainsi, en partie, que ce distributeur peut se permettre de telles réductions.
"On rogne sur nos marges"
"Ces dernières semaines, on a baissé deux tiers de nos marques de distributeurs et un tiers des marques nationales. Les marques de distributeurs, c'est beaucoup plus facile parce qu'on a la main, on est en direct avec le fournisseur. Sur les marques nationales, les baisses de prix que vous voyez en magasin, c'est qu'on rogne sur nos marges", explique Michel Biero, directeur exécutif Achats et Marketing chez Lidl France. Il invite ainsi les industriels à renégocier les prix.
L'objectif de l'enseigne est d'attirer et de fidéliser les clients. Et ce n'est pas la seule à adopter cette stratégie. Des étiquettes rouges signalant des baisses se retrouvent dans un autre supermarché, avec par exemple du lait dix centimes de moins. D'autres baisses sont à venir dans les autres enseignes, même si la plupart n'ont rien annoncé et continuent de communiquer sur le trimestre anti-inflation. Des discussions sont prévues cette semaine pour prolonger ce coup de pouce au-delà de la mi-juin.