Inflation : les prix s'envolent

VIDÉO - Inflation : pourquoi les prix de l'alimentation ne baissent-ils pas ?

par La rédaction de TF1info | Reportage : Marine Brossard, Linda Huré
Publié le 1 avril 2023 à 12h33
JT Perso

Source : JT 20h WE

L’INSEE a publié les chiffres de l’inflation pour le mois de mars 2023.
S'ils sont globalement en légère baisse, cette tendance ne se vérifie pas pour l’alimentation.
Car dans ce secteur, les prix continuent de grimper, a constaté une équipe de TF1.

"C'est un euro par-ci, c'est cinquante centimes par-là", soupire une cliente dans les allées d'un supermarché. "La dernière fois j'étais avec un monsieur, il s'est mis les mains sur la tête, et il m'a dit 'vous avez vu, madame, le prix des pâtes ?'", témoigne-t-elle dans le reportage de TF1 en tête de cet article. On ne peut que le constater : en un an, les prix de nombreux produits ont augmenté, pour certains de façon vertigineuse.  

Parmi les aliments de base, notre équipe a sélectionné trois produits typiques : un paquet de pâtes est passé de 1,75 euro il y a un an à 2,06 aujourd’hui. La plaquette de beurre a grimpé de 2,52 euros à 3,35. Tandis qu'une bouteille d'huile de tournesol, vendue à 2,29 euros l’an dernier, atteint désormais carrément les 3,63.

Des prix élevés malgré la baisse de ceux des matières premières

Le maintien du prix de ces produits à des niveaux aussi élevés étonne, car dans le même temps, les prix de leurs matières ont chuté. Moins 23 % pour le lait (contenu dans le beurre), moins 53 % pour le tournesol (dont est issue l'huile en question), et une baisse significative sur le blé dur, qui constitue la farine des pâtes.

Des baisses de coûts encore récentes

Comment expliquer un tel décalage ? Pour Dominique Schelcher, président de système U, cela tient au modèle des négociations avec les industriels, qui se tiennent une fois pour toute l'année. "Si entretemps les cours baissent, on ne peut pas répercuter la baisse des prix", plaide-t-il.

Mais le prix des ingrédients n’explique pas à lui seul la facture. Dans une plaquette de beurre, la matière première ne représente ainsi que 60% de ce que l'on paie. Émilie Dubuc, consultante chez Alixpartners, nous rappelle qu'il faut prendre en compte le coût de l'énergie nécessaire à la préparation du produit. "Même si les coûts d'énergie ont baissé ces dernières semaines", explique-t-elle, "sur le temps long on va avoir des hausses du prix de l'énergie assez importantes, ce qui peut expliquer un prix plus élevé en magasin"

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Si les cours de l'énergie et des matières premières se maintiennent à des niveaux bas, peut-on espérer des réajustements des prix ? En théorie oui, mais selon une autre consultante spécialisée, Laura Boukobza, "on peut soupçonner qu'industriels et distributeurs vont avoir envie de rester accrochés" à ces nouveaux prix de référence. Malgré tout, concurrence oblige, il suffirait qu'un seul d'entre eux baisse certains prix en rayon, pour contraindre tous les autres à l'imiter.


La rédaction de TF1info | Reportage : Marine Brossard, Linda Huré

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