Le poisson plus rare et plus cher : "À un moment donné, à part de la glace, je ne vais pas avoir grand-chose à vendre !"

TF1 | Reportage Cécile Madronet, Pascal Schély
Publié le 22 mars 2022 à 15h21

Source : JT 13h Semaine

Avec l'appauvrissement des océans et la dispute des zones de pêche avec les Anglais, le poisson était déjà cher.
Mais avec l'augmentation des prix des carburants contre laquelle les pêcheurs se mobilisent, il tend à devenir inabordable.

Les filets de maquereau à 26,99 euros le kilo, ceux de dorade à 28,99 euros... Aucun poisson n'échappe à la hausse des prix. En un an, ces derniers ont augmenté de 10,3% selon l'Insee, soit trois fois plus que l'inflation. "L'année dernière, je vendais le dos de lieu noir à 18,99 euros le kilo. Là, on est passé à 26,99 euros...", constate dans le reportage de TF1 ci-dessus Pauline Duchemin, poissonnière à Montbazon (Indre-et-Loire). 

Pour la jeune commerçante, certains produits deviennent même inabordables. "Moi, ce que je fais habituellement beaucoup, c'est du dos de cabillaud islandais pêché à la ligne, confie-t-elle. Là en ce moment, je n'en fais même plus parce qu'on est à plus de 40 euros le kilo." "C'est vrai que depuis un certain temps ça a augmenté, confirme un client devant la poissonnerie. Samedi, j'ai acheté un bar de ligne, j'ai payé ça plus de 50 euros".

Flambée des carburants et mobilisation des pêcheurs

Il faut dire que l'approvisionnement en poissons frais tourne au casse-tête ces derniers temps. Ce mardi matin, Pauline Duchemin n'a reçu qu'un quart de sa commande, uniquement une grosse caisse de merlus et deux caisses de crevettes. Car si les produits deviennent de plus en plus rares et chers, c'est à cause de la flambée des cours du gasoil et des manifestations des pêcheurs. "Je les soutiens clairement, affirme la poissonnière. Maintenant, ce serait bien que le gouvernement fasse quelque chose, parce qu'à un moment donné, à part de la glace, je ne vais pas avoir grand-chose à vendre."

Ces difficultés concernent également les grandes surfaces. Dans l'hypermarché d'Indre-et-Loire où se rend ensuite l'équipe de TF1, certains prix se maintiennent, mais d'autres augmentent, y compris les poissons de saison les plus abordables comme le chinchard. "Le kilo était à 4,50 euros, c'est passé à 6,99 euros, souligne une cliente. Avant je prenais 4 kilos, là aujourd'hui je n'ai pris que 2 kilos." 

Certains changent en effet leurs habitudes, quitte à renoncer aux langoustines comme cette femme qui, face à un prix au kilo de 20,99 euros, dit ne pas pouvoir se le permettre avec sa petite retraite. Consommer moins ou encore rechercher les promotions, ce sont les solutions du moment pour continuer à manger du poisson.


TF1 | Reportage Cécile Madronet, Pascal Schély

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