Avec 28,5 kg par an et par habitant, la volaille est l'une des viandes préférées des Français.Mais le prix du poulet s'est envolé ces derniers mois.Résultat, les industriels se tournent vers l'étranger et importent près de la moitié des poulets consommés.
En filet, à rôtir ou sous forme de plat préparé… le prix du poulet flambe. En un an, il a augmenté de 14,7 % en moyenne. Ce qui n'est pas du goût des consommateurs : "On s'était rabattu sur le poulet quand la viande rouge était trop chère, maintenant, on se rabat sur les œufs parce que la volaille est trop chère...", se plaint l'un d'eux dans la vidéo du 20H de TF1 en tête de cet article.
Pourquoi une telle hausse ? Pour le savoir, direction une exploitation de la Sarthe. Ici, les volailles sont élevées en plein air ; il faut les nourrir plusieurs fois par jour avec des céréales dont les prix à la tonne ne cessent d'augmenter. "Un blé qu'on achetait à 150 euros, maintenant, on va être à plus de 300 euros. La conséquence, c'est qu'on dépense beaucoup plus pour nourrir nos volailles", explique Stéphanie Toutain-Touchet, éleveuse.
Il y a aussi le gaz pour chauffer les hangars. C'est indispensable à la croissance des poussins. Stéphanie a fait ses comptes, depuis un an, ses charges ont augmenté de 30%. "Toutes les hausses ont été répercutées sur les prix de vente, donc on peut dire que pour l'instant, ça se passe assez bien", ajoute-t-elle.
Du poulet en provenance d'Ukraine
Mais jusqu'à quand ? Car la filière est de plus en plus concurrencée par des poulets étrangers qui sont deux à trois fois moins chers. Il y a 20 ans, les importations représentaient 25% de la consommation, aujourd'hui, c'est la moitié. Et depuis peu, le poulet ukrainien inonde le marché français, car l'Union européenne a supprimé pour un an les barrières douanières.
Résultat, on le retrouve dans des plats cuisinés, parfois estampillés UE. Il suffit pour cela qu'il ait été découpé dans l'Union. On le trouve aussi dans la restauration collective. "On demande globalement aux autorités européennes et aux autorités françaises de cesser de signer des accords de libre échange parce que là, on parle de l'Ukraine, mais la part la plus importante dans les poulets importés en Europe, c'est le poulet brésilien et thaïlandais", souligne Yann Nédélec, directeur de l'Interprofession volaille de chair (Anvol).
Dans ces pays, c'est plutôt de l'élevage en batterie dans des exploitations cinquante fois plus grosses où l'alimentation des volailles est parfois médiocre. Une concurrence jugée déloyale par la filière française qui, elle, se plie à des normes de qualité plus exigeantes.
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