Pourquoi le prix des tomates sous serre risque de flamber

Léa Tintillier | Reportage TF1 Tiphaine Lerroux
Publié le 12 avril 2022 à 9h59

Source : JT 13h Semaine

Les tomates françaises risquent de bouder les étals des marchés et d’être aussi plus chères.
Les producteurs ne peuvent plus se permettre de chauffer leurs serres.

Dans la serre de Jean Guilbaud, en ce début avril, il fait douze degrés au lieu des 20 habituels. Dans son exploitation bretonne, les plants de tomates devraient déjà donner des fruits. Mais cette année, ils viennent seulement d’arriver. "On a planté trois mois plus tard que d’habitude et on arrêtera les récoltes mi-septembre, fin septembre au lieu d’arrêter fin octobre comme d’habitude", affirme l’agriculteur dans le reportage de TF1 en tête de cet article. 

Ce producteur a dû attendre les températures printanières pour éviter de chauffer ses serres. Avec la guerre en Ukraine, le gaz permettant de gagner quelques degrés a flambé et lui coûterait deux fois plus cher qu’il y a un an. Par conséquent, Jean Guilbaud s’inquiète pour la rentabilité de son activité. "Mon but était d’aller jusqu’à la retraite dans ce métier. Aujourd’hui, depuis quatre-cinq mois, je me remets en question fortement", poursuit-il. 

Moins de tomates françaises sur les étals

La France compte 1200 hectares de serres de tomates comme celle-là. Ces cultures sont souvent critiquées pour leur bilan carbone (1,88 kilo de CO2 par kilo de tomates), soit beaucoup plus que la tomate de saison (0,51 kilo). Mais plus de neuf tomates sur dix consommées par les Français ont poussé sous ces serres. "Avec les prix du chauffage actuel, cela veut dire que demain, on n’aura plus une tomate cultivée en France", prévient Christophe Rousse, président de la coopérative bretonne Solarenn. 

Certains maraîchers estiment que pour rentrer dans leurs frais, ils devraient multiplier leur prix de vente par deux ou trois. Vos étals risquent donc d’être bientôt moins fournis en tomates françaises, et les rares que vous trouverez seront certainement plus chères. 


Léa Tintillier | Reportage TF1 Tiphaine Lerroux

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