Portes fermées pour les magasins climatisés : les premières amendes tombent à Paris

M.L | Reportage TF1 Noé Gandillot, Fabrice Maillard et Jean-François Jouard
Publié le 14 août 2022 à 7h00

Source : JT 20h WE

Dans plusieurs villes, les commerces climatisés qui laissent leur porte ouverte ont commencé à être verbalisés.
L'interdiction, prise à la fin du mois de juillet dans la capitale, est destinée à lutter contre le gaspillage d'énergie.
Mais malgré une amende pouvant aller jusqu'à 150 euros, certains refusent encore de s'y plier.

Sur des dizaines de vitrines du XVe arrondissement parisien, le même message est placardé à l'adresse des clients, tout juste accroché : merci de refermer la porte derrière vous, pour profiter de la climatisation à l'intérieur. Les commerçants sont sur leurs gardes, car depuis plusieurs jours, ils ouvrent boutique sous la surveillance d'agents de la ville de Paris. Ils traquent ceux qui ne respectent pas la nouvelle obligation et laissent leur porte ouverte, pour les sanctionner d'une amende pouvant aller jusqu'à 150 euros. Deux patrouilles de police municipale sont allouées chaque jour à la tâche. 

Depuis le 25 juillet, un arrêté décidé par la municipalité oblige les établissements commerciaux ou de service à fermer leurs portes et baies vitrées en cas de climatisation à l'intérieur, ou de chauffage en hiver, une "mesure de lutte contre le gaspillage de l'énergie". La restriction "vise à mettre un terme à une pratique aberrante dans le contexte actuel d'urgence climatique et de crise de l'énergie", avait fait valoir la mairie fin juillet, à l'heure où la France connaît des vagues de chaleur intenses et répétées et se prépare à devoir se passer du gaz russe.

"On ferme bien la porte du frigo !"

Mais elle est jugée injuste par certains commerçants. "Il faut d'abord éduquer. Là, vous allez punir, ce n'est pas bien", s'irrite l'un des gérants sanctionnés, dans le reportage du 20H de TF1 en tête d'article. Deux semaines d'information avaient pourtant préparé le passage aux contraventions. Des patrouilles sont venues à la rencontre des responsables de magasins pour leur expliquer la bonne pratique et les prévenir du risque d'amende. 

Sans parvenir pour autant à convaincre certains récalcitrants : dans une rue très commerciale du XVe arrondissement, la majorité des commerces respectent la règle, mais pas tous. "On constate qu'il y a plus de rentrées de clients lorsque la porte est ouverte, que quand elle est fermée. Cela a un effet un peu psychologique", justifie Antoine Balabaud, vendeur dans une maroquinerie. Mais une porte close décourage-t-elle vraiment les clients d'entrer ? "Je trouve la mesure très bonne, cela ne m'empêchera pas de rentrer", répond un passant. "On ferme bien la porte du frigo ! Alors, je ne comprends pas pourquoi, lorsqu'un magasin est climatisé, on devrait le laisser ouvert", abonde une autre. 

D'autant que ce petit geste permet d'économiser environ 20% d'énergie, selon le ministère de la Transition écologique. De l'intérieur à l'extérieur, en passant le pas de la porte, la différence de température est parfois frappante : l'équipe de TF1 a enregistré dans la rue parisienne, au soleil, plus de 40 degrés, contre 25 degrés à l'intérieur d'une enseigne climatisée, soit 15 degrés de moins

Pour l'heure, la capitale est l'une des rares villes françaises à appliquer ces sanctions. C'est la mairie socialiste de Bourg-en-Bresse, dans l'Ain, qui avait lancé l'initiative à la mi-juillet en émettant un arrêté du même type, présenté comme une première en France. Les villes de Lyon et Besançon avaient suivi. Le gouvernement a indiqué vouloir généraliser cette interdiction à l'ensemble du territoire dans les semaines qui viennent. Une phase d'information est prévue, avant des sanctions pouvant aller jusqu'à 750 euros d'amende. Mais pour le moment, aucun décret n'a encore été publié.


M.L | Reportage TF1 Noé Gandillot, Fabrice Maillard et Jean-François Jouard

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