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Métiers d'exception : ils réinventent le cuir

Publié le 20 février 2021 à 20h27, mis à jour le 21 février 2021 à 0h49
JT Perso

Source : JT 20h WE

Le travail du cuir est l'un des plus polluants. Les tanneurs tentent peu à peu d'abandonner les produits les plus toxiques. Certains créateurs de maroquineries ont carrément décidé de changer de matières premières. Une matière pour la moins inattendue.

Sac, sandale, porte-carte raffiné... Difficile à croire, mais leur histoire commence sur l'étal d'un poissonnier. Et plus précisément encore, dans sa poubelle. "Pour eux c'est des déchets, mais pour moi, c'est ma matière première", explique Marielle Philip, créatrice de la peausserie spécialisée en cuir de poisson "Femer peau marine". La jeune entrepreneuse a installé son atelier au milieu des pécheurs dans une petite cabane traditionnelle. Depuis 2014, elle y donne une seconde vie à ces peaux et révèle leur beauté. Tout est parti d'un voyage en Laponie, dont sa mère a rapporté une méthode ancestrale de tannage de peau de poisson. Un déclic pour celle fraîchement diplômée en droit de l'environnement.

Près de 300 peaux sortent chaque mois de son bain de couleur entièrement végétal avant d'atterrir, après séchage et quelques finitions, dans l'atelier de Karine Coutière, créatrice des chaussons pour bébé et maroquinerie "Paskap" à Labrit. "C'est très satisfaisant de travailler ce genre de matière, un peu précieuse, un peu particulière", dit-elle. Et il faut notamment composer avec la petite taille des peaux de poisson. En pièce longue de poisson sur cuir d'ovin ou de bovin, le mélange séduit des clientes friandes d'originalité et les artisans ne manquent pas d'imagination.

Fenouil, fibre d'ananas, mangue... Le 100% végétal, c'est le royaume de Paola Borde. La créatrice de la maroquinerie d'art végétal "Paola Borde" à Châtillon-sur-Saône (Côte-d'Or) vante ces matières étonnamment solides, mais sa favorite, c'est le champignon. Seul bémol, son prix, compter 80 euros par exemple pour une petite plaque de champignon en provenance d'Italie. Elle déplore le manque de concurrence, car les fabricants fixent leur prix comme ils veulent. Ainsi, le porte-carte se vendra 90 euros, car luxe supplémentaire tout est entièrement cousu main. Après les champignons, Paolo Borde plonge déjà sur d'autres créations à base de pétale de rose.


La rédaction de TF1info

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