Les prix des produits alimentaires pourraient baisser plus vite que prévu.Les négociations vont reprendre entre distributeurs et industriels pour répercuter en rayon la baisse du coût des matières premières.Quand ces baisses seront-elles visibles pour les consommateurs ? Le JT de TF1 s'est penché sur la question.
Le prix de vos courses va-t-il enfin s'alléger ? C'est la question qui préoccupe les consommateurs ces derniers mois alors que l'inflation a atteint 15% sur un an en avril dernier. Et bonne nouvelle, certains produits pourraient voir leurs tarifs baisser dans les prochains mois. Convoqués mercredi matin au ministère de l'Économie, les industriels de l'agroalimentaire se sont engagés à rouvrir la négociation avec la grande distribution avant la fin du mois. "On va mettre les moyens. On va réinvestir en promotion de manière à avoir un impact actif sur le niveau de l'inflation et non sur le pouvoir d'achat", affirme Jean-Philippe André, président de l'Association nationale des industries alimentaires (Ania).
Qui est concerné par les négociations ?
La réouverture des négociations concerne les géants de l'agroalimentaire qui ont "connu une baisse du coût de l'un de leurs intrants, affectant le prix de production, de plus de 20% depuis le 1er mars 2023", et qui ont obtenu plus de 10% de hausse de leurs tarifs lors des dernières négociations, précisent l'Ania, principale instance représentative du secteur, et l'Ilec, qui porte la voix des industriels des grandes marques nationales dans un communiqué. Une situation qui implique les 75 plus grands industriels présents en France, comme Nestlé, Danone, Andros, Herta ou encore Coca-Cola. Ils représentent 80% des produits en grande surface hors marque distributeurs. Les autres industriels pourront aussi se remettre à la table des négociations de leur plein gré.
Que peut-on en attendre ?
Il est encore difficile de savoir ce qui peut ressortir des négociations entre les industriels et les distributeurs. Contactés par TF1, les grands groupes ont refusé de s'exprimer et les géants de l'agroalimentaire n'ont pas pris d'engagement ferme sur une baisse des prix. Mais interrogé mercredi en marge d'un déplacement, le ministre de l'Économie Bruno Le Maire s'est félicité de cet accord fraîchement trouvé : "C'est une excellente nouvelle pour les consommateurs", a-t-il affirmé. "Ça veut dire que les prix vont être renégociés à la baisse de manière anticipée, donc nous pouvons casser la spirale inflationniste - comme nous nous y sommes engagés - d'ici l'automne prochain sur les prix alimentaires", a-t-il fait valoir.
Les industriels ont accepté, d'autre part, "de renforcer les promotions commerciales" pour contribuer à une baisse de prix immédiate en rayon, ont indiqué l'Ania et l'Ilec. En attendant, le ticket de caisse des Français continue de grimper malgré la baisse des matières premières pour certains produits. Par exemple, l'huile de tournesol d'une grande marque a vu son prix augmenter de 22% sur un an alors que le cours du tournesol a diminué de 53% sur la même période.
Une situation qui s'explique par le fait que "la baisse du cours des matières premières ne peut pas se répercuter immédiatement sur le prix proposé aux consommateurs", explique Gaëlle Floch, experte de la consommation et de la grande distribution chez Kantar Worldpanel. Autre explication : "Le cours de la matière première n'est pas le seul composant du prix. Il y a l'énergie, le coût du transport, le coût du carton pour fabriquer l'emballage", détaille la spécialiste. Si les premières baisses de prix pourraient intervenir à la rentrée, certains produits, eux, ne sont pas près de voir leur tarif diminuer. C'est le cas notamment du sucre, dont les cours continuent de s'envoler.
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