En moyenne, 30% des stations françaises rencontrent actuellement des difficultés sur au moins un carburant.Mais le pays n’est pas touché partout de la même manière.On vous explique pourquoi la façade ouest échappe à la pénurie.
D’un côté, de longues queues à la pompe et des voitures au bord de la panne sèche. De l’autre, pas de file d’attente et des conducteurs qui font leur plein comme si de rien n’était. Ou presque. "Tranquille", "tout va très bien", témoignent ainsi deux femmes en train de faire le plein dans une station-service de Bayonne (Pyrénées-Atlantiques), dans le reportage de TF1 ci-dessus, même si dans la région aussi, quelques stations sont fermées et certains prennent les devants. "J’ai rempli mon réservoir alors que j’étais à la moitié, ( ) je me méfie", confie une automobiliste.
Face à la pénurie de carburants qui la touche actuellement, la France est divisée en deux, voire trois comme le montre la carte ci-dessous : d’un côté la Bretagne et le Sud-ouest où les voyants sont au vert (ou plutôt dans le jaune), de l'autre les Hauts-de-France, l'Île-de-France et la région Paca qui voient rouge.
Comment expliquer une telle différence ? Une partie de l'explication tient dans cette autre carte ci-dessous : la plupart des raffineries de l'Hexagone sont à l'arrêt, en grève ou bloquées. Celle de Donges (Loire-Atlantique), en revanche, fonctionne parfaitement. Et c'est elle qui alimente tout l'ouest du pays.
Il y a une autre raison : les besoins en carburants sont plus importants dans le nord et l'est de la France. Anna Creti, professeur d'économie à l'université Paris Dauphine, l'explique à TF1 : "L'une des spécificités de la partie nord de la France, c'est qu'on a une demande très forte du côté des particuliers. À cela s'ajoute le trafic de marchandises avec des transports routiers qui sont aussi très gourmands en carburant."
Dans les Hauts-de-France en effet, comme l'expliquait cet autre reportage de TF1, on compte plus de six millions d'habitants éparpillés sur un vaste territoire. De nombreux salariés doivent donc prendre leur véhicule pour aller travailler, générant des besoins en essence ou gazole très importants. La situation frontalière peut aussi constituer une explication à la pénurie qui touche davantage une partie du pays, et pas seulement à cause du transit de marchandises : "Les Belges qui entendent parler de remises chez Total de 30 à 40 centimes d'euros, ils se sont précipités chez nous, notamment dans le Nord, pour faire leur plein", expliquait Robert Bréhon, président d'UFC-Que Choisir Hauts-de-France, dans le même reportage.
Une France à deux vitesses qui ne va pas repartir tout de suite du même pied : quand la grève prendra fin, il faudra encore cinq jours pour redémarrer les raffineries, plus cinq autres jours pour ravitailler toutes les stations-service, soit une dizaine de jours pour un retour à la normale.
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