VIDÉO - Plat préparé ou fait maison, lequel est le moins cher ?

Romain est un père de famille qui aime cuisiner. Au menu de son dîner, une pizza avec des "tomates du jardin mises en conserve à la maison". Pas question d'acheter des plats préparés, il fait tout lui-même. Pour de bonnes raisons. "Le goût, et on sait ce qu'il y a dedans", lance-t-il dans la vidéo du JT de 20H de TF1 en tête de cet article. Mais ce ne sont pas ses seules motivations. Romain est aussi convaincu que cela lui revient moins cher. Lui est électricien, sa femme travaille à l'usine et un tiers de leur salaire est consacré à l'alimentation. Il l'assure : "Si on achetait une pizza, ça coûterait bien plus cher".  

Romain fait-il figure d'exception ? Depuis plusieurs décennies, le temps passé à cuisiner diminue dans les foyers français alors que la consommation de plats préparés industriels est en forte hausse. Il faut dire que cuisiner maison demande du temps. Une heure par jour pour Romain. Pour ceux qui n'en ont pas, les plats tout prêts, "c'est très pratique", avoue une retraitée. Aujourd'hui, ces plats préparés représentent d'ailleurs 4% du budget courses des Français. Et les consommateurs sont nombreux à penser qu'ils sont plus chers que la cuisine maison. Est-ce vraiment le cas ?

Pour en avoir le cœur net, des chercheurs ont comparé un par un les prix des plats cuisinés avec l'équivalent des ingrédients nécessaires à leur réalisation. Et les résultats sont surprenants. Ainsi, faire sa soupe maison coûte plus cher (1,39 euro) que de l'acheter en boîte (1,04 euro). Même constat pour la purée : 1,14 euro contre 0,41 euro. 

Au total, sur la vingtaine de recettes testées, acheter des produits tout prêts coûte effectivement plus cher, mais seulement de 15 centimes par portion. "On ne peut pas en conclure que ça coûte beaucoup plus cher d'acheter des plats cuisinés, ce n'est pas vrai. Ça coûte un petit peu plus cher en moyenne", explique Nicole Darmon, directrice de recherche à l'INRAE. 

Alors comment les industriels arrivent-ils à proposer des tarifs si intéressants ? Ils font des économies en achetant de grandes quantités d'ingrédients. Mais attention à la composition, ils ont parfois tendance à réduire les quantités des produits les plus chers. Par exemple, dans des lasagnes à la bolognaise, "on a de la viande de bœuf à hauteur de 12%, ce qui n'est pas énorme", souligne la diététicienne Alexandra Retion. 

Pour autant, cette nutritionniste ne déconseille pas les plats préparés. "Je pense qu'il ne faut pas diaboliser non plus. Tout va bien si vous en mangez occasionnellement pour dépanner", ajoute-t-elle. Chaque seconde, 22 kg de plats préparés sont achetés en France. Les ventes ont augmenté de 5% en un an.