"Il faut impérativement que le prix de l'œuf augmente" : pourquoi les éleveurs n'ont plus le choix

Benoit Leroy | Reportage : Lola Palmier, Pauline Lormant
Publié le 26 avril 2022 à 9h54

Source : JT 20h Semaine

Les éleveurs appellent à une hausse des prix des œufs de plusieurs centimes.
Les tarifs des produits transformés pourraient exploser d'ici à l'été.

Même en cette période d'inflation, le prix des œufs n'a pas bougé dans les supermarchés... du moins pour le moment. La situation risque, malheureusement, de ne pas durer. Et pour cause, les éleveurs voient l'ensemble de leurs dépenses augmenter, à commencer par l'alimentation des poules. "On est passé de 250 euros la tonne fin 2020 à 350  euros par tonne en mars 2022", explique à TF1 Jérôme Tassart, éleveur dans la Somme, dans le reportage du 20H en tête de cet article. Une flambée des prix qui est l'une des conséquences de la guerre en Ukraine, le pays étant l'un des principaux exportateurs de blé au monde. Dans son exploitation de 78.000 volailles, l'inflation sur cette alimentation est de 26.000 euros sur un mois. Un chiffre qui pourrait bientôt être pulvérisé. En effet, l'éleveur s'attend à ce que la barre des 400 euros par tomme soit franchie dès la fin du mois de mai.

Autre surcoût : l'électricité. Pour faire tourner l'ensemble de ses machines, l'éleveur doit débourser 3.000 euros de plus chaque mois. "Aujourd'hui, on ne sait plus ce que l'on va faire. Est-ce que l'on doit encore acheter des poules pour faire des œufs ? Est-ce qu'il faut encore remplir les bâtiments ? On ne peut pas travailler à perte", souligne-t-il. Par rapport à 2021, l'électricité a augmenté de 4%, une hausse contenue par le bouclier tarifaire décrété par le gouvernement.

Vers la douzaine d'œufs à près de 3,50 euros ?

Selon Jérôme Tassart, "il faut impérativement que le prix de l'œuf augmente". Dans les faits, il réclame une hausse de trois centimes d'euros par unité. Des négociations sont en cours avec les distributeurs sur ce point. En moyenne, le prix d'une douzaine d'œufs est actuellement de 3 euros en grande surface. Avec la hausse demandée, le même article frôlerait les 3,40 euros.

Les industriels, quant à eux, ont déjà répercuté cette inflation. Dans une usine de pâtisserie de Dordogne, les œufs sont achetés déjà cassés et battus. Leur prix atteint des niveaux inédits. "Cela a été d'une violence inouïe, puisqu'en quelques semaines, le prix au litre est passé d'environ 1 euro à 3 euros", déclare Didier Boudy, PDG de la société Mademoiselle Desserts

Ajoutez à cela l'augmentation du beurre et du lait, le prix d'un flan industriel pourrait souffrir d'une hausse de 1,50 euro dans les prochaines semaines.


Benoit Leroy | Reportage : Lola Palmier, Pauline Lormant

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