Guerre des prix : ce producteur risque de devoir jeter 90 tonnes d'échalotes

par La rédaction de TF1info | Reportage TF1 Irvin Blonz, Eric Schings
Publié le 6 juillet 2022 à 9h47

Source : JT 13h WE

D'ici à quelques jours, Jean-François Vierling, agriculteur dans le Bas-Rhin, pourrait devoir jeter 90 tonnes d'échalotes.
La grande distribution, avec laquelle il travaille depuis des années, refuse de les payer le prix qu'il en demande.

Jean-François Vierling est engagé dans une course contre la montre. Dans son hangar, un impressionnant stock d'échalotes qui ne devrait plus être là. "C'est le tas d'échalotes qu'il me reste", soupire ce producteur de Schnersheim (Bas-Rhin) dans le reportage de TF1 ci-dessus. Les 90 tonnes récoltées en 2021 étaient destinées à la grande distribution. Seulement, il n'y a plus de commandes. Ces échalotes, devenues trop chères pour les consommateurs, se vendent moins.

Dépendant à 95% des supermarchés, l'agriculteur alsacien se retrouve sans alternative. Ce stock représente 150.000 euros de perte pour lui. En 40 ans de métier, il n'avait jamais connu pareille situation. Jean-François Vierling cherche de nouveaux débouchés auprès des petits commerçants et des associations, mais le temps joue contre lui. Il lui reste "quatre semaines au maximum, parce que la nouvelle récolte presse derrière, et qu'il faut faire de la place". Les ventes baissent même dans son magasin à la ferme : 30% de chiffre d'affaires en moins cette année. 

Le premier critère maintenant, c'est le prix
Une cliente de supermarché

Les produits locaux seraient-ils en perte de vitesse ? Dans un supermarché voisin de l'exploitation, à côté des produits régionaux, ce sont désormais les premiers prix qui ont la cote. "Le premier critère maintenant, c'est un peu le prix", témoigne une cliente, "avant, c'était l'origine française ou locale". Dans ce contexte d'inflation et de baisse du pouvoir d'achat, les grandes surfaces baissent leurs approvisionnements locaux. 

Pour vendre, il faudrait que Jean-François Vierling diminue son prix jusqu'à 1,20 euro le kilo d'échalotes. Impossible selon lui, au vu des coûts de production. "Il y a besoin de beaucoup de main d'œuvre", argumente-t-il, "on cueille les échalotes à la main, à un moment donné il faut que ça se respecte". Le maraîcher appelle les consommateurs à privilégier des produits de qualité. Difficile d'y croire vraiment, quand on sait qu'un Français sur trois compte réduire son budget alimentation. 


La rédaction de TF1info | Reportage TF1 Irvin Blonz, Eric Schings

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