Le "trimestre anti-inflation" prolongé au-delà du 15 juin : quel bilan jusqu'ici ?

Saluant l'efficacité du "trimestre anti-inflation", Bruno Le Maire a annoncé ce mercredi son prolongement au-delà du 15 juin. "Nous voulons avec les distributeurs prolonger l’opération pour qu'ils continuent de s’engager sur la baisse d’un certain nombre de prix", a indiqué le ministre au cours d’une interview sur France info. Ce dispositif qui peut varier d'une enseigne à l'autre porte aussi différents noms. Certains l'appellent "panier anti-inflation", d’autres "défi" ou encore "panier essentiel". 

Concrètement, il s'agit de centaines de produits de première nécessité à prix bloqués qui ont fait leur apparition dans les supermarchés. TF1 en dresse un premier bilan dans le reportage du 20H ci-dessus. 

Dans les caddies des clients, les produits anti-inflation prennent déjà de plus en plus de place. Quand tous les produits alimentaires augmentent, ces paniers anti-inflation promettent des prix avantageux. "Certains produits stagnent, oui, mais baisser non", affirme la cliente d’un supermarché. 

Et pourtant, les prix de ces paniers ont bel et bien baissé : moins 5% en moyenne, depuis le début de ces opérations il y a trois mois. Dans l’enseigne Cora, les prix ont même baissé de 17%, un record. "La brioche aux pépites de chocolat était à 2,30 euros. Elle est passée à 2,08, donc 22 centimes de baisse de prix", montre un employé. 

En conséquence, les produits anti-inflation cartonnent. Les ventes de sardines à l’huile, par exemple, ont bondi de 140%. Et ce n’est pas tout. "Nous avons les miettes de thon qui ont plus que doublé puisqu’on a fait plus de deux fois les ventes, en tout cas sur le magasin de Cora Dreux", explique Marc Dekyvere, le directeur de ce supermarché d’Eure-et-Loir. 

Comment la grande distribution fait-elle alors pour y trouver son compte ? Elle espère que les clients achèteront autre chose que les produits du panier anti-inflation. "C’est un choix de baisser leurs marges, de la réduire au maximum, quitte à perdre de l’argent quasiment sur ces produits s’ils prennent toutes leurs charges, mais ils savent que les gens vont choisir leur magasin pour faire l’ensemble de leurs courses", déclare Elisabeth Cony, experte de la grande distribution. 

La limite du dispositif : les produits anti-inflation sont au mieux quelques centaines. Tout le reste des produits en rayon a vu ses prix une nouvelle fois fortement augmenter le mois dernier. Ce sont Leclerc, Casino et Intermarché qui proposent le plus grand nombre de produits à prix bloqués, selon une étude de 60 Millions de consommateurs. Leclerc culmine avec 970 références mais qui sont des produits premier prix "bas de gamme". 

Intermarché, Système U et Cora ont quant à eux décidé de proposer leurs propres marques. La moitié de la liste d’Intermarché est aussi composée de produits frais. Auchan également propose une viande et un poisson à très bas prix. Ce sont Système U, Carrefour et Cora qui ont le plus rogné sur leurs marges. Les moins engagés dans le trimestre anti-inflation sont Lidl, Aldi ainsi que Netto. Enfin, le panier le plus complet se trouve à Intermarché, selon l'étude.