APPROVISIONNEMENT - Ces derniers mois, les pénuries de semi-conducteurs et composants électroniques se multiplient sur la planète. À l'instar de Renault, plusieurs constructeurs automobiles doivent désormais renoncer à certaines options.
La crise pointe. Comme d'autres secteurs, l'automobile est frappée de plein fouet par les pénuries sur certains composants.
"Si on prend l’ensemble des marques, certaines connaissent des pénuries un peu plus fortes. Ce sont surtout celles qui fonctionnent bien au niveau des ventes", précise Xavier Saison, directeur général du groupe Lempereur à Dechy (Nord). Pour faire face à cette situation, certains constructeurs tranchent dans le vif.
Renault va ainsi se passer, jusqu'à nouvel ordre, des rétroviseurs électriques sur certains véhicules. Face à la pénurie mondiale de puces électroniques, la firme au losange a choisi de "faire sortir les véhicules d’usine sans la commande des rétroviseurs rabattables électriquement", indique l'Argus. Selon la publication spécialisée dans l'automobile, cette mesure concerne les gammes Clio, Captur - respectivement deuxième et sixième meilleures ventes sur le marché des véhicules neufs en France depuis le début de l'année - et Arkana. Elle n'est toutefois que provisoire puisque les clients pourront amener leur voiture en atelier pour une installation ultérieure. Reste à savoir combien de temps cela prendra...
Les autres constructeurs également concernés
Comme son concurrent, Peugeot avait choisi au mois d'avril dernier de revenir aux anciens compteurs analogiques, à aiguilles, pour les nouvelles 308. L'entreprise française a en effet privilégié l'intégration des compteurs numériques dans les 3008, pour lesquelles la marge est plus importante.
Également au pied du mur, Mercedes propose aussi à ses clients de se faire livrer une auto "incomplète", mais avec un prix réduit. Les clients concernés peuvent obtenir leur voiture commandée avec un équipement réduit à un prix inférieur. "Si un client n'est pas d'accord avec cette offre, il peut se retirer du contrat d'achat", a indiqué un porte-parole de Mercedes, relayé par le site spécialisé Caradisiac.
Moins d'options pour réduire le délai de livraison
De même, le concessionnaire de Villeneuve-d-'Ascq (Nord) chez qui se rend TF1 dans le reportage en tête de cet article fait l'impasse sur des accessoires de ses véhicules. C'est notamment le cas pour les poignées automatiques de certains modèles de voitures électriques. "Le constructeur laisse la possibilité, pour répondre à un besoin urgent d’avoir le véhicule, d’enlever cette option. Le cas échéant, on va déduire le coût de l’option du prix catalogue du véhicule", explique Xavier Duthoit, gérant principal d’Easy Motors à Villeneuve-d‘Ascq (Nord). Parfois, ce sont même des autoradios qui sont retirés.
Les pénuries s’aggravent de mois en mois. En fin d’année, il pourrait même avoir des ruptures de stock totales sur certains modèles. Une situation qui inquiète aussi les consommateurs. "C’est grave. Ils ne pourront plus vendre de voiture. Les vendeurs vont finir au chômage, les fabricants aussi", se désole ainsi une femme au micro de TF1. Pour l'heure, les concessionnaires s’attendent à un retour à la normale dans un an et demi, pas avant.
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