Depuis une dizaine d'années, les affaires d'arnaques aux vins et spiritueux défraient la chronique en France.Des escroqueries qui peuvent rapporter des millions à leurs auteurs.Et qui sont traquées dans le milieu viticole.
De faux grands crus vendus à prix d'or, des appellations trompeuses commercialisées à l'étranger... Depuis une dizaine d'années, les affaires d'arnaques aux vins et spiritueux défraient la chronique dans l'Hexagone. Des affaires souvent retentissantes qui peuvent rapporter plusieurs millions d'euros aux escrocs. Parmi les plus emblématiques : l'affaire Mister Conti, un faussaire qui a vendu de grands crus pour plusieurs de dizaines de millions de dollars ou encore celle du faux Pinot noir, avec 18 millions de bouteilles aux appellations trompeuses vendues aux États-Unis.
Et depuis quelques années, une nouvelle fraude a fait son apparition en France : acheter du vin espagnol bas de gamme et le revendre sous des appellations françaises prestigieuses. Face à ces arnaques, la Brigade d'enquête vins et spiritueux (BEVS) de la Répression des fraudes (DGCCRF) sillonne la France pour traquer les escrocs. Chaque année, ses 70 agents effectuent ainsi près de 4000 contrôles dans toutes les régions viticoles de l'Hexagone.
Un laboratoire unique en son genre
Lors de ces contrôles, les inspecteurs procèdent à un examen des caves et des productions des professionnels minutieux. "On fait un inventaire, c'est-à-dire qu'on compte les volumes de vin pour s'assurer que par rapport à la production de ce domaine, il n'a pas vendu autre chose que ce qu'il avait réellement produit", détaille Philippe Froelig, inspecteur de BEVS, dans le reportage en tête de cet article. Les inspecteurs procèdent ensuite à plusieurs prélèvements placés sous scellé pour une vérification de cépage et s'assurer qu'il correspond bien à ce qui est déclaré.
Des comparaisons qui sont faites au service commun des laboratoires (SCL) situé à Montpellier dans l'Hérault. Un site unique en son genre, capable d'identifier un cépage ou de détecter si un vin a été illégalement modifié grâce à des échantillons provenant de toute la France, constituant une banque de donnée primordiale pour détecter les fraudes. "Lorsqu'on va avoir le vin qui a été prélevé, on va pouvoir le comparer avec un vin de notre banque de données qui se trouve dans la même région et qui a été élaboré la même année. Et si les résultats diffèrent, on pourra émettre éventuellement une suspicion sur une pratique qui ne serait pas autorisée", explique Vincent Bruneau, responsable du secteur boissons au SCL.
Les agents de l'État ne sont pas les seuls à traquer les fraudes dans le domaine des vins et des spiritueux. Les professionnels du secteur tentent également de s'organiser pour garantir l'authenticité de leurs bouteilles. En Champagne, par exemple, un syndicat de vignerons a décidé de créer son propre dispositif pour lutter contre les contrefaçons : il a intégré un code, caché dans la coiffe en aluminium des bouteilles de champagne. Ainsi, lorsque le client scanne la coiffe, il est renvoyé sur le site internet des producteurs. "Si vous trouvez une bouteille comme ça dans le commerce, mais sans ce QR code, c'est qu'elle ne vient pas de chez nous", prévient David Gaudinat, membre du syndicat général des vignerons de la Champagne.
Un dispositif utilisé par 3800 producteurs en Champagne. Des technologies similaires commencent à voir le jour dans plusieurs autres régions viticoles de France.
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