Supermarchés : les promos "anti-inflation" sont-elles vraiment intéressantes ?

Les dix capsules de café à 99 centimes, le pack de 43 couches pour bébés à 6,65 euros, le kilo de riz à 1,19 euro… Ces prix n’augmenteront plus pendant 100 jours. C’est la promesse de l’enseigne Carrefour en cette fin d'été pour soulager le porte-monnaie de ses clients. "C’est une bonne démarche mais après, ce serait bien que ce soit sur un plus grand nombre de produits pour qu’on puisse s’en rendre compte", estime une cliente dans le reportage du 20H de TF1 ci-dessus. 

En effet, cette opération concerne au total 100 articles, tous de la marque distributeur. Mais parmi eux, pas de pâtes, d’huile ou de beurre, dont les prix augmentent le plus. En bloquant ceux de certains produits, l’enseigne réduit ses marges, mais espère ainsi fidéliser sa clientèle. "C’est gagnant pour nos clients, et donc c’est gagnant pour nous parce que quand nos clients font des économies et qu’on répond à leurs attentes, c’est chez nous qu’ils poussent un caddie", affirme Stéfen Bompais, directeur de l’expérience clients de Carrefour. 

Ces prix bloqués sont-ils une bonne affaire ? Une autre opération, lancée par Leclerc, a été passée au banc d'essai par TF1 la semaine dernière. L'enseigne promet de son côté de rembourser la hausse des prix sous forme de bons d’achat, avec 234 produits concernés. Notre équipe a rempli son charriot avec quelques-uns d’entre eux, et le verdict s'est révélé sans appel :  sur un panier de courses d'un montant total de 50,58 euros, le magasin a attribué un bon d'achat de... 1 centime pour compenser l’inflation. 

L’enseigne Lidl, quant à elle, propose à ses clients une remise de 5% sur leurs courses, utilisable une fois par mois. "Une fois par mois, ça nous permet de faire un gros panier de courses et de faire quelques économies", soutient une cliente. Et ça marche, pour la chaîne de magasins en tout cas : Lidl assure ainsi avoir gagné 400.000 nouveaux adhérents en l'espace d'un mois. 

Dans ce contexte de hausse des prix, les enseignes se livrent une concurrence féroce en multipliant les offres promotionnelles. "Une enseigne qui ne ferait rien aujourd’hui serait perçue comme n’écoutant pas les problèmes de ses clients et du coup, elle ferait face à des ‘abandonnistes’, des gens qui quittent une enseigne à laquelle ils sont habitués", explique Elisabeth Cony, fondatrice de MadameBenchmark.com, prestataire spécialisé en études de marché. Les enseignes ne veulent surtout pas perdre de clients à quelques jours de la rentrée scolaire, période de vente cruciale pour la grande distribution.