Jusqu'à 1 500 euros pièce : comment le petit quartier japonais de Kojima est devenu une référence du jean

par La rédaction de TF1info | Reportage Alexis Bregere, Riousouké Murata
Publié le 30 janvier 2023 à 11h50

Source : JT 20h WE

Le jean s'est imposé sur chaque continent et dans chaque culture.
Il a été inventé aux États-Unis, mais les véritables gardiens du temple sont au Japon.
Une ville du sud-ouest de l'archipel s'est même désignée capitale mondiale de la toile bleue.

Dès l'arrivée en gare, les clins d'œil sont partout. Distributeurs, portiques ou escaliers... En remontant la piste, nous voilà dans la rue du jean, au cœur d'une ville dédiée au pantalon indigo. Il n'existait que quatre boutiques il y a 13 ans. Aujourd'hui, il y en a 40 et des ateliers de fabrication tout autour. Kojima a comme un parfum de far west au milieu de l'archipel nippon. Dans cette rue, le shérif, c'est monsieur Hisao Manabe, fondateur de Jeans Street. Sur son passage, tout le monde s'arrête.

Des machines à tisser vieilles de 60 ans

Le jean du Japon, c'est une histoire de passion. Un siècle après sa création dans l'Ouest américain, les GI débarquent dans l'archipel après la guerre avec leur pantalon couleur indigo, et le style qui va avec. Les Japonais sont fascinés par ces vêtements et vont tout faire pour les reproduire. À l'époque, le prix était de 30 euros, soit 10 % d'un salaire japonais en 1960.

Les Japonais sont perfectionnistes. Au fil du temps, ils n'auront de cesse de reproduire le grain, la texture et la couleur du jean des origines, au point de continuer à utiliser des machines à tisser vieilles de 60 ans. Elles sont loin d'être abandonnées, à contre-courant des productions mondialisées. La fameuse toile Selvedge est reconnaissable à ses lisières rouges. Certains fabricants vont même jusqu'à travailler sans électricité pour la produire. Pour un jean tissé sur cette machine, il faut mettre le prix : 1 500 euros.

Dans un autre magasin, on retrouve des pantalons plus accessibles de 100 euros en moyenne. Le jean est devenu incontournable dans la mode nippone et les clients des puristes. Comble de la renommée des jeans Kojima, même les Américains se laissent séduire. Avant la pandémie, Kojima recevait 250 000 visiteurs chaque année. Des touristes en quête du jean parfait, ou comment un pan entier de la culture américaine est presque devenu japonais.


La rédaction de TF1info | Reportage Alexis Bregere, Riousouké Murata

Tout
TF1 Info