La Française des jeux envisage d'utiliser la reconnaissance faciale pour contrôler l'âge des joueurs.Au moment de l'achat, une caméra dopée à l'intelligence artificielle analyserait le visage du client.Le 20H de TF1 vous montre comment ce nouveau dispositif pourrait fonctionner.
En France, l'âge minimum requis pour miser de l'argent sur des jeux de hasard est fixé à 18 ans. Pourtant, selon une enquête relayée l'an dernier par l'Autorité nationale des jeux (ANJ), plus d'un tiers des jeunes âgés de 15 à 17 ans déclare avoir déjà joué. Pour mieux contrôler l'âge des mineurs, la Française des Jeux (FDJ) envisage d'utiliser une technologie de reconnaissance faciale. Une expérimentation vient d'être menée pendant trois mois.
Concrètement, avant d'acheter un jeu à gratter, le client devra accepter d'être filmé à la caisse par une caméra. Un logiciel, entraîné sur des millions de visages, analysera son faciès et indiquera automatiquement au buraliste s'il a moins de 18 ans ou plus. La loi l'autorise déjà à demander une carte d'identité, mais ce n'est pas toujours évident. "Quand vous avez entre 500 et 1000 clients par jour, c'est compliqué", assure Jean-François Vigo, buraliste à Maurepas (Yvelines), dans le reportage de TF1 ci-dessus.
Une marge d'erreur d'environ 18 mois
Les clients interrogés reconnaissent l'aspect dissuasif du système. Certains jugent l'idée plutôt bonne, mais sa légalité interroge. La FDJ assure que l'anonymat des clients serait préservé et que les photos ne seraient pas stockées dans un serveur. La technologie de reconnaissance faciale est déjà utilisée en Estonie dans certains supermarchés pour la vente d'alcool, ou dans certains pubs qui proposent des jeux d'argent au Royaume-Uni. Mais est-elle fiable ?
La correspondante du 20H de TF1 à Londres a rencontré Robin Tombs, le cofondateur de l'entreprise YOTI, qui commercialiste cette technologie. Elle fait le test : le logiciel lui donne entre 32 et 36 ans, elle en a 29... Mais Robin Tombs l'assure, la marge d'erreur du logiciel est bien d'environ dix-huit mois. "Nous avons surtout entrainé le logiciel sur les âges critiques, les 13-17 ans, pour qui les pouvoirs publics sont très attentifs, or le système reconnait qu’ils sont mineurs dans 100% de cas", indique-t-il. L'entreprise espère s'implanter prochainement en France, en proposant ses services aux commerçants qui vendent de l'alcool, ou pour vérifier l'âge des utilisateurs de sites pornographiques.
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