"Bonus réparation" : pourquoi le gouvernement relève le montant des aides

par V. F | Reportage vidéo Laura Adda, Laura Bacqué
Publié le 20 avril 2023 à 11h17, mis à jour le 20 avril 2023 à 11h42

Source : JT 20h Semaine

Depuis la mi-décembre, vous pouvez bénéficier d'une remise de 10 à 45 euros pour faire réparer vos équipements.
Mais seules 21.000 réparations ont été effectuées jusqu'ici, et le gouvernement annonce ce jeudi que le montant des aides va être relevé en juillet.
Pourquoi cette prime convainc-t-elle si peu ?

De 10 euros pour une bouilloire ou un grille-pain à 45 euros pour un ordinateur portable : les Français bénéficient depuis le 15 décembre d'un "bonus" pour faire réparer leurs appareils électriques et électroniques, un coup de pouce inédit pour allonger la durée de vie des équipements et réduire les déchets. Lors de ce lancement, le JT de TF1 s'était rendu dans l'un des 500 premiers réparateurs agréés (labellisés "QualiRépar"), la maison Chartaine à Chartres (Eure-et-Loir). La salle consacrée aux réparations a très vite débordé d'objets en tout genre. "On répare aussi bien des télés, des cafetières. On a pas mal de petits appareils électroménagers", détaille Emilie Lecuyer, la gérante, dans la vidéo en tête de cet article. 

Quatre mois après, elle reçoit toujours de nombreuses demandes. C'est une bonne nouvelle pour son activité. "Depuis le départ, on a eu à près de 300 remboursements effectifs sur les demandes de réparabilité. En gros, on a 20 dossiers par semaine", explique-t-elle.

Les bonus bientôt doublés

Et pourtant, les objectifs sont loin d'être atteints. Au niveau national, le gouvernement avait prévu 500.000 réparations d'ici à fin 2023 grâce au bonus. Aujourd'hui, seules 21.000 ont été enregistrées. Au point que le gouvernement sonne le branle-bas-de-combat. Il annonce ce jeudi que le montant des aides va être relevé en juillet :  il va demander aux éco-organismes de doubler les bonus, qui passeront par exemple de 10 à 20 euros pour les petits appareils (sèche-cheveux...) ou à 90 euros pour les ordinateurs. Des prestations jusqu'ici exclues, comme l'échange de vitre cassée de téléphones, seront incluses. Et les réparateurs seront incités, voire contraints, pour les plus gros comme la Fnac ou Carrefour, à rejoindre le dispositif.

Pourquoi le bonus a-t-il connu des débuts poussifs ? D'abord, certaines réparations ne sont aujourd'hui pas rentables, surtout sur le petit électroménager, moins cher, qu'il est parfois plus intéressant de remplacer. En revanche, sur un lave-linge, par exemple, la réparation prime déduite est estimée à 180 euros, cela devient intéressant.  "Vu le prix que ça vaut maintenant, ça vaut le coup d'avoir cinq ans de plus sur cette machine", constate Rafik Fritz, technicien SAV chez "Envie" à Toulouse (Haute-Garonne).

Autre frein, il n'y a aujourd'hui que 1 200 réparateurs labellisés en France, alors qu'ils devraient être 3 000 en tout. L'entreprise "Envie" n'est agréée que depuis le mois de janvier, elle doit faire un effort de communication auprès de la clientèle. Par ailleurs, tous les appareils ne sont pas concernés, comme les fours à micro-ondes qui ne sont pas encore éligibles. "Certaines pannes peuvent aussi ne pas être éligibles, notamment quand c'est une faute d'utilisation. À ce moment-là, on ne peut pas utiliser ou appliquer le bonus réparation", avance Agathe Freyche, la gérante. 

En quatre mois, les plus de 20.000 utilisateurs qui ont eu recours au "bonus réparation" ont bénéficié d'une prime moyenne de 24 euros, selon un bilan présenté le 12 avril. En tête des produits les plus réparés, le lave-linge et le lave-vaisselle, puis le téléphone. Et les délais de réparation s'allongent. Résultat, dans les grosses enseignes d'électroménager, il faut s'organiser pour suivre la cadence. "Nous recherchons et nous recrutons actuellement 150 techniciens supplémentaires. Pour ce faire, on ouvre des écoles de formation et des centres pour les former un peu partout en France", souligne Edwin Courquin, responsable des services SAV chez Boulanger. 

Le bonus va s'étendre progressivement à d'autres produits du quotidien comme le bricolage, les vêtements ou encore les meubles d'ici à la fin de l'année. 


V. F | Reportage vidéo Laura Adda, Laura Bacqué

Tout
TF1 Info