VIDÉO - Prix de l'essence : pourquoi ils risquent de repartir à la hausse cet été

Si les prix des carburants ont légèrement baissé depuis une semaine, à l'heure de faire le plein, on ressent toujours la même impression côté automobiliste : celle de payer trop cher. "Je n'ai pas le sentiment que ça baisse", "ça devient vraiment insupportable", estiment des conducteurs dans la vidéo du 20H de TF1 ci-dessus. Pourquoi les carburants sont-ils si chers ? Tous les voyants sont, pourtant, au vert pour que le plein nous coûte moins, à commencer par le prix du baril de pétrole.

Il coûte actuellement 77 dollars, en baisse de 40% sur un an. C'est exactement ce qu'il coûtait en septembre 2021. À l'époque, le litre de gazole s'affichait à 1,47 euro, celui du sans-plomb 95 à 1,59 euro, soit respectivement 20 et 25 centimes moins cher qu'aujourd'hui. 

Comment expliquer cette différence ? Les marges des pétroliers ont-elles été revues à la hausse ? "Les marges nettes de distribution, c'est-à-dire la marge nette qui reste dans la poche des distributeurs, sont de l'ordre de 1 centime par litre vendu. En revanche, ce qui a augmenté en particulier depuis 2021, ce sont les coûts de distribution", répond à TF1 Olivier Gantois, président de l’UFIP énergies et mobilités. Ajoutez à cela une nouvelle contribution environnementale obligatoire de 7 centimes d'euro le litre.

À qui profitent ces tarifs élevés ? À l'État, d'abord, car 60 % du prix d'un litre de carburant, ce sont des taxes. Les pétroliers, de leur côté, se défendent de profiter de la situation, assurant que la hausse des prix couvre leurs investissements, liés à la guerre en Ukraine et aux différents blocages des grévistes. 

À quoi s'attendre cet été ? Mauvaise nouvelle, les prix à la pompe risquent d'augmenter, conséquence directe d'une baisse de production décidée par les pays producteurs de pétrole : plusieurs millions de barils en moins par jour. Problème, ce qui est rare et cher. "Le prix du pétrole, entre vendredi et aujourd'hui, a augmenté à peu près de 2%. L'impact sur les prix à la pompe, si ce niveau reste, sera à peu près de deux-trois centimes par litre", prévient Anne Creti, spécialiste énergies qui enseigne à l'Université Paris Dauphine-PSL. Et ainsi frôler à nouveau la barre symbolique des 2 euros le litre cet été.