VIDÉO - Prix de la bière : les coûts augmentent, les brasseurs trinquent

L'inflation touche tous les secteurs, y compris celui des brasseurs. C'est le cas de Pascal Détrez, qui brasse depuis dix ans sa bière en Picardie. Fabriquer ses 11.000 litres de bière par an lui coûte désormais trop cher, car tous les prix de ses fournisseurs ont augmenté. "Tout est comme ça, le carton, les étiquettes, les capsules, le métal en général", liste le brasseur de "La petite brasserie picarde". À cela s'ajoute le prix du verre, qui a presque doublé en un an. 

En conséquence, Pascal Détrez a dû augmenter ses tarifs, mais il se restreint pour l'instant à 10% de hausse. "J'ai une toute petite brasserie, avec des prix qui ne sont pas très compétitifs, si j'augmente trop le prix de mes bières, je ne vais plus en vendre, c'est ça le problème".

La hausse des prix n'épargne pas non plus les industriels de la bière. "Une tonne de malt, qu'on achetait environ 350 euros en 2021, on la paye plus de 600 euros en 2023, c'est considérable, c'est 100% de hausse", déplore Pierre Marchica, directeur général de la "Brasserie 3 Monts" dans le Nord, qui produit près de 15 millions de litres par an. 

Et au comptoir, les consommateurs en payent mécaniquement le prix. "Je trouve que c'est déja trop cher maintenant, donc si ça augmente encore on ne pourra plus sortir boire un coup au bistrot", redoute l'un d'entre eux. "On sera obligé de s'y plier comme tout le monde", estime un autre.

L'augmentation des prix des bières résulte en réalité des effets de plusieurs crises successives. "Déjà pendant deux années, nous avons subi de plein fouet la crise Covid, et puis dès 2021, accentuée par la crise en Ukraine, une très forte inflation est arrivée, on a eu une augmentation du prix de l'énergie importante", souligne Magali Filhue, déléguée générale du syndicat Brasseurs de France.