Stations-service à sec : le point sur la pénurie de carburant

Après seulement trois heures d’ouverture, un pompiste varois, rencontré par les équipes du 20H, doit fermer sa station. La lassitude s'installe chez les automobilistes, dont certains cherchent de l’essence depuis deux jours. La situation est préoccupante un peu partout dans le sud-est. À Marseille, une file d’attente est en train de se créer devant une station qui est pourtant fermée. À cause du blocage des raffineries et dépôts de la région, dans les Bouches-du-Rhône, 50% des stations manquent d’au moins un carburant.

Faut-il craindre une pénurie à l'échelle nationale ? Pas encore. En métropole, 8% des stations sont concernées. Mais ce chiffre pourrait rapidement augmenter. Six raffineries en France ne fournissent plus aucun carburant. Les dépôts pétroliers, où est conservée l'essence avant d'arriver en station, connaissent eux aussi des blocages. C’est le cas en Bretagne, mais aussi à Fos-sur-Mer, dans les Bouches-du-Rhône, où les camions-citernes entrent au compte-gouttes.

Pour éviter la rupture, certains préfets ont imposé des restrictions. C’est le cas dans le Vaucluse, le Gard, le Var. Selon nos informations, la préfète de police des Bouches-du-Rhône a pris un arrêté de réquisition pour "le personnel strictement nécessaire à la sécurité du site, le déstockage du carburant et le chargement des expéditions" ainsi qu'un arrêté interdisant la vente à emporter en jerrican. Elle "travaille sur la mise en œuvre des réquisitions de stations-service à destination des services et professions prioritaires".

En Loire-Atlantique, il n'y a pas encore d'arrêté mais déjà certaines stations fixent des limites de 30 litres maximum. C'est la seule solution pour ne pas aggraver la situation car le département compte déjà 29 % de stations en pénurie partielle.