Dos au mur après la défaite contre les Fidji (15-22), l'Australie doit absolument l'emporter contre le pays de Galles dimanche (21h, en direct sur TF1, MYTF1 et en live commenté sur TF1info) pour rester en vie dans cette Coupe du monde.Pour relancer sa formation, et préparer l'avenir, le sélectionneur Eddie Jones a procédé à plusieurs changements importants.
L'Australie en crise. Ce n'est pas une nouveauté - elle reste sur deux victoires sur ses dix derniers matchs, avec notamment un humiliant revers contre l'Italie (28-27) - mais c'est désormais confirmé. Pour la première fois depuis 1954, les Wallabies se sont inclinés la semaine passée contre les Fidji (15-22) lors de leur deuxième match de poule. Au-delà du symbole, ils se compliquent largement la tâche en vue d'une qualification pour les quarts de finale, malgré leur victoire inaugurale contre la Géorgie (35-15) : ils comptent autant de points (6) que les Flying Fijians qui ne doivent plus jouer que les deux formations les plus faibles du groupe C (Géorgie et Portugal).
À un moment, on doit jouer des matchs couperets. Celui-ci arrive plus tôt que prévu
Eddie Jones
Pour éviter ce qui serait la première élimination de leur histoire lors d'une phase de groupes d'une Coupe du monde, la victoire contre le pays de Galles semble obligatoire pour les Australiens. "On sait qu’à un moment, on doit jouer des matchs couperets. Celui-ci arrive plus tôt que prévu. Mais on va prouver qu’on est au niveau", assure le sélectionneur Eddie Jones. "On est encore en vie. Si on bat le pays de Galles, on le sera d’autant plus", souligne-t-il.
Fort de deux succès sur ses deux premières rencontres, sans avoir levé tous les doutes à son sujet pour autant, le XV du Poireau n'a rien d'un adversaire imbattable. Mais les joueurs de Warren Gatland ont le mérite d'avoir retrouvé une certaine solidité défensive couplée à un pragmatisme offensif.
Une charnière toute neuve
L'Australie a effectué plusieurs changements notables en espérant se relancer contre Dan Biggar et les siens (dimanche, 21h, en direct sur TF1, MYTF1 et en live commenté sur TF1Info), malgré l'absence de deux joueurs cadres blessés (le pilier Daniel Tupou, le deuxième ligne et capitaine Will Skelton). Quatre modifications dans le XV de départ sont à signaler. Devant, le troisième ligne Robert Leota (26 ans, 19 sélections) remplace Fraser McReight (24 ans, 19 sélections). Surtout, la charnière est totalement bouleversée, ce qui constitue un message particulièrement fort quand on connaît l'importance de ces deux postes. Lancé dans le grand bain lors de ce Mondial, le jeune Carter Gordon (22 ans, 9 sélections) paye ses performances médiocres.
Parfois, il faut soutenir les jeunes, parfois, il faut les éloigner un peu
Eddie Jones
"Je pense que nous avions besoin de renouveler l'équipe. Carter a eu sa chance, il a eu un peu de mal contre les Fidji et j'ai pensé qu'il était le mieux placé pour terminer le match pour nous", explique son entraîneur. "Avec les jeunes joueurs, il faut savoir où ils en sont. Parfois, il faut les soutenir, parfois, il faut les éloigner un peu. En ce moment, nous pensons qu'il est préférable de l'éloigner un peu."
C'est donc Ben Donaldson (24 ans, 10 sélections), l'une des rares satisfactions de ce début de compétition et qui évoluait jusque-là à l'arrière, qui portera le numéro 10. À ses côtés, Tate McDermott (25 ans, 28 sélections), sorti sur protocole commotion contre la Géorgie, est relancé, reléguant Nic White (33 ans, 70 sélections) sur le banc. À noter que, numériquement, Donaldson est suppléé par le talentueux Andrew Kellaway (27 ans, 28 sélections), qui disputera ses premières minutes dans ce tournoi.
Au final, seuls quatre des vingt-trois joueurs présents sur la feuille de match dimanche étaient déjà alignés lors de l'affrontement contre le pays de Galles, à la Coupe du Monde 2019 (Samu Kerevi, Nic White, Marika Koroibete et James Slipper).
Objectif, Coupe du monde 2027
D'ailleurs, au-delà du résultat immédiat, les Wallabies préparent leur avenir, avec la Coupe du monde 2027 à domicile en ligne de mire. "Je ne me suis jamais caché. J’ai toujours dit que je voulais insuffler un nouveau souffle au rugby australien. Les résultats ne sont pas au rendez-vous, mais j’ai pris beaucoup de jeunes joueurs, c’est la base pour l’avenir", justifie l'ancien sélectionneur de l'Angleterre et du Japon.
"Je sais qu’on va gagner dimanche. L’équipe est prête, unie. Mais si on perd, il faudra bosser pour se remettre sur de bons rails. [...] Il faut construire dès maintenant", lance encore le technicien. "Je prépare l’équipe du mieux possible. C’est tout ce que je peux contrôler", conclut-il.
En espérant pour les champions du monde 1991 et 1999 que cela suffise pour l'emporter contre ces diables de Gallois. Point positif, ils restent sur 16 victoires lors des 20 derniers affrontements...