Victime d'une "fracture maxillo-zygomatique" lors d'un choc au visage contre la Namibie (96-0), jeudi 21 septembre, Antoine Dupont est incertain pour la suite de la Coupe du monde.Le capitaine du XV de France va rencontrer un spécialiste de ce genre de blessures pour déterminer s'il va falloir opérer.Selon le diagnostic qui sera posé, il pourra espérer ou non revenir à temps pour disputer le reste de la compétition.
Blessé, mais pas encore forfait. Sorti touché au visage à la 46ᵉ minute du match France-Namibie (96-0), jeudi 21 septembre, après un choc violent avec le centre Johan Deysel, Antoine Dupont s'est rendu dans la soirée à l'hôpital de Provence pour passer des examens, qui ont révélé une "fracture maxillo-zygomatique". "On a toujours de l'espoir qu'il continue l'aventure avec le XV de France", a lâché, vendredi 22 septembre, devant la presse, Laurent Labit, l'entraîneur des avants tricolores, expliquant que le groupe France va attendre "48 à 72 heures" pour définir, avec l'avis d'un spécialiste, l'indisponibilité du demi de mêlée.
Des jours décisifs s'annoncent donc pour l'avenir du Toulousain. Comme annoncé par le Midi Olympique, la bible du rugby, et RMC Sport, Antoine Dupont va quitter Aix-en-Provence pour rentrer chez lui, dans la "Ville rose". Sur place, il sera reçu à l'hôpital Purpan par le Pr. Frédéric Lauwers, un spécialiste de la chirurgie maxillo-faciale et du plastique de la face. Celui-ci aura la charge de déterminer la nature et la gravité de sa blessure. À ce stade, "tout peut être envisagé", a indiqué l'adjoint de Fabien Galthié. Soit une opération, qui pousserait définitivement le capitaine français sur la touche jusqu'à la fin du Mondial, soit un protocole de soins à respecter en vue d'une reprise, espérée pour une potentielle demie (20 ou 21 octobre).
Dans l'attente du diagnostic du Pr. Lauwers, l'inquiétude grandit dans les rangs tricolores. Notamment chez les supporters du XV de France. Depuis les premiers échos parus de la presse, samedi soir, les recherches autour du terme "fracture maxillo-zygomatique" ont bondi sur Google. Un intérêt qui s'explique par l'angoisse entourant le maître à jouer des Bleus.
Une opération à envisager selon une gravité
Mais, au fait, c'est quoi cette "fracture maxillo-zygomatique" qui pourrait signer la fin du Mondial d'Antoine Dupont ? Ce traumatisme se produit lorsque l'os maxillaire, qui se situe à l'intérieur de la mâchoire et l'os zygomatique, est touché. Il est situé en haut de la pommette, le "pare-chocs" de la face qui permet de protéger l'œil. Généralement, un hématome apparaît après le choc. C'est ce qui a été le cas pour le capitaine du "XV du Coq". D'où la nécessité d'attendre "48 à 72 heures", comme martelé par Laurent Labit, qu'il se résorbe pour établir un diagnostic plus précis.
"Il faut impérativement consulter un chirurgien maxillo-facial, en urgence, pour connaître la prise en charge adéquate", note sur son site internet le docteur Charles-Mathieu Bandini, spécialiste de ce genre de blessures. Ce que va faire "Toto" dans les prochaines heures. Et ce, "afin d'éviter de conserver des séquelles", telles qu'un enfoncement de la pommette du côté atteint (entraînant une asymétrie du visage), une énophtalmie (l'œil du côté atteint parait reculé et les paupières plus fermées), une dystopie orbitaire (mauvaise position de l'œil par rapport à sa position initiale), ou une diplopie binoculaire (vision double dans certains champs visuels).
Une fois l'hématome dégonflé, deux options seront à l'étude. En cas de simple fissure, sans déplacement, Antoine Dupont ne devrait pas poser par le bloc opératoire. Il devrait respecter quatre semaines d'immobilisation minimum. À l'issue de ce délai, en se protégeant le visage d'éventuels chocs, le demi de mêlée pourrait rejouer (masqué ou casqué ?) au rugby, et participer à la fin du Mondial. En revanche, s'il y a fracture importante, avec déplacement, il devra être opéré pour tout remettre à la bonne place.
L'intervention chirurgicale, sous anesthésie générale, doit être effectuée dans les 10 jours qui suivent. Après l'opération vient ensuite la phase de consolidation osseuse. Celle-ci est estimée entre quatre et six semaines. Dans ce cas-là, il serait risqué de le revoir dans cette Coupe du monde. Mais Laurent Labit l'a rappelé : "Antoine n'est pas un sujet lambda".