Au lendemain de la grave blessure d'Antoine Dupont, victime d'une "fracture maxillo-zygomatique" lors d'un choc au visage contre la Namibie (96-0), le XV de France se dit "inquiet".Mais le staff tricolore, qui se donne un délai pour définir son indisponibilité, ose croire à une bonne nouvelle."On a toujours l'espoir qu'il continue l'aventure", a indiqué, vendredi 22 septembre, Laurent Labit, l'entraîneur des avants.
Ce n'est pas le réveil qu'on imagine un lendemain de victoire. Encore moins lorsqu'on vient de signer une victoire historique, un 96-0 contre la Namibie, qui est le succès le plus large de l'histoire du XV de France en Coupe du monde. Mais la réalité est celle : les Bleus ont perdu leur capitaine Antoine Dupont. Touché au visage à la 46e minute, lors d'un choc violent avec le centre namibien Johan Deysel, insulté et menacé depuis, le numéro 9 a passé dans la soirée des examens, qui ont révélé une "fracture maxillo-zygomatique" selon la Fédération française de rugby (FFR). Une blessure qui soulève des doutes sur la suite de sa Coupe du monde.
On est inquiets, la soirée a été difficile pour nous"
Laurent Labit, l'entraîneur des avants du XV de France
"On est inquiets. La soirée a été difficile pour nous, mais on ne va pas tirer des plans sur la comète trop tôt. On va attendre le verdict du chirurgien concernant l'indisponibilité d'Antoine. On va patienter 48 ou 72 heures pour savoir ce qu'il en sera", a expliqué Laurent Labit, l'entraîneur des avants, venu à la rencontre de la presse, vendredi 22 septembre.
"On a toujours de l'espoir qu'il continue l'aventure avec le XV de France. On va se laisser le temps pour avoir l'avis du spécialiste, qui a la capacité de dire ce qu'il en est exactement et de savoir ce qui peut être fait. Ils prendront ensuite la décision, mais on ne veut pas se projeter trop vite", tempère le technicien, qui rejoindra le Stade français après le Mondial.
Sorti abattu, essuyant quelques larmes dans les coursives du Vélodrome, Antoine Dupont s'est rendu dans la soirée à l'hôpital privé de Provence. Selon le membre du staff, "il a envisagé le pire jusqu'à ce que les premiers examens soient faits". "Fabien (Galthié) est allé le voir, maintenant on attend beaucoup du rendez-vous avec le spécialiste pour savoir ce qui peut être envisagé et quand il pourrait retourner à l'entraînement. Il est tourné vers ça", a assuré Laurent Labit, alors que les Tricolores espéreraient réduire de six à quatre semaines la durée d'indisponibilité de leur numéro 9, afin de jouer une potentielle demi-finale (20 ou 21 octobre).
Antoine n'est pas un sujet lambda
Laurent Labit, entraîneur des avants du XV de France
"C'est d'abord le spécialiste qui donnera le verdict final et la durée d'absence. Et c'est Antoine qui décidera ce qu'il veut faire et on se pliera à ça. Tout peut être envisagé", a martelé l'adjoint de Fabien Galthié, rappelant qu'"Antoine n'a pas fini la compétition." Interrogé sur la possibilité de le faire rejouer, malgré les risques, il a laissé la porte ouverte tant que le diagnostic n'est pas affiné. "On discute entre nous, on échange un peu mais on n'a pas le diagnostic du spécialiste. On attend aussi le ressenti d'Antoine, il a un hématome. Donc on doit vraiment attendre pour faire l'état des lieux. Mais on sait qu'on n'est pas dans un sujet lambda, de quelqu'un qui est dans la vie active", a insisté Laurent Labit. "Le médecin le sait."
En attendant d'être fixé pour "Toto", le groupe France fait les cent pas dans les couloirs de son camp de base d'Aix-en-Provence. "Tout le monde est dans l'attente, comme chaque fois qu'il y a un joueur blessé. Mais on sait qu'il se passe toujours beaucoup de choses dans une compétition comme cela. On l'a déjà vécu avec Paul (Willemse) et Romain (Ntamack)", a-t-il rappelé. "On a un groupe très fort, très lié, qui s'apprécie beaucoup. Donc quand un joueur est en difficulté, tout le monde le vit difficilement."