"108 Rois-Démons" : l’animation made in France vers de nouveaux horizons

Publié le 19 janvier 2015 à 12h27
"108 Rois-Démons" : l’animation made in France vers de nouveaux horizons

DECRYPTAGE - Film d'animation français à la croisée des influences et des techniques, 108 Rois-Démons est l'OVNI cinématographique de la semaine. Metronews a rencontré son réalisateur, l'ambitieux Pascal Morelli.

Inspiré par John Ford et Les sept Samouraïs, réalisé et produit en France mais ancré dans la Chine du 12e siècle, associant prises de vues réelles et animation, 108 Rois-démons est la surprise de la semaine, au carrefour des influences et des genres. Le réalisateur Pascal Morelli décrypte pour metronews ce récit d’aventure épique et exotique sur un jeune prince contraint de s’associer à des parias pour reconquérir son trône.

S’inspirer en toute liberté
"Quand j’ai découvert le roman chinois Au bord de l’eau il y a 20 ans, j’y ai trouvé une formidable matière de cinéma. En raison de ses 2 000 pages, il est inadaptable en tant que tel mais j’aimais son côté épique et picaresque avec l’histoire de ces nécessiteux, ces marginaux, qui, contre toute attente, deviennent des héros. J’aime que hasard et destinée se mélangent, que l’on ouvre d’autres parenthèses dans le chemin tracé."

Filmer autrement
"Associer l’animation aux prises de vues réelles est un choix stylistique et budgétaire. Comme il y a beaucoup de "figurants", je n’aurais jamais pu réunir l’argent pour faire le film en full motion (capture) ou en full live action. Mais nous voulions aussi une image riche, composite, qui certes peut déstabiliser au début mais qui, lorsque vous passez au travers du tunnel, vous immerge à 100% dans le conte."

Batailler sans hémoglobine
"A l’ère du jeu vidéo, certains regretteront que je ne sois pas plus démonstratif dans les batailles. Mais je voulais éviter les bras coupés, les geysers de sang, ce côté archiviolent que l’on retrouve partout et qui me fatigue. Je m’intéressais aux chorégraphies des combats, pas à leur réalisme cru."

Elargir les horizons
"C’est important d’ouvrir le jeune public à une autre culture, même s’il ne saisit pas forcément toutes les références. Quand j’étais petit, je ne comprenais pas tout dans Astérix mais ça me sortait de mon quotidien, de mon monde, et j’adorais ça. Comme l’histoire est basée sur un mensonge, je voulais aussi que les enfants retiennent ceci: il ne faut pas prendre tout ce qu’on leur dit pour argent comptant. Aujourd’hui plus que jamais, c’est important qu’ils en aient conscience."


La rédaction de TF1info

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