Dans "Libération", la chanteuse revient sur la mort de Marie Trintignant, tuée par son compagnon, Bertrand Cantat, en 2003.Elle déplore que, vingt ans après ce drame, rien n'ait véritablement changé pour les femmes, malgré le mouvement #MeToo."Il y a toujours une très bonne raison pour que patriarcat phallocrate tue une femme", balance-t-elle.
C'était il y a 20 ans, quasiment jour pour jour. Le 1er août marquera le funeste anniversaire de la disparition de Marie Trintignant. La comédienne mourait à l'âge de 41 ans sous les coups de son compagnon, le leader du groupe Noir Désir Bertrand Cantat, dans une chambre d'hôtel de Vilnius. Très marquée par le drame, son amie Lio prend la parole dans Libération pour revenir sur cette histoire qui la hante encore aujourd'hui.
"Je trouvais Marie fatiguée. Par deux fois, elle avait annulé un dîner, ça ne lui ressemblait pas. Quelque chose ne tournait pas rond, mais jamais je n’ai pensé qu’elle était en danger avec Bertrand Cantat", se souvient Lio. "Ce qui m’avait marquée, c’est qu’il l’appelait des dizaines de fois par jour, sans arrêt. Pour ne pas louper ses appels, elle avait mis son portable sur vibreur, dans ses bottines", poursuit la chanteuse, elle aussi victime de violences conjugales, qui connaît bien ce procédé "d'emprise et de manipulation".
Tout ce qui peut remettre en cause le génie masculin n'est pas susceptible d'être entendu
Lio
Elle fustige également le traitement par la presse de l'époque du féminicide de son amie. "Il y a même un journaliste qui a évoqué un 'règlement de classe' : le monde du cinéma contre le prolétariat de Bertrand Cantat, en somme. (…) Tout ce qui peut remettre en cause le génie masculin n'est pas susceptible d'être entendu, est forcément mauvais, manipulé, hystérique, politique", fustige encore la chanteuse. "Il y a toujours une très bonne raison pour que patriarcat phallocrate tue une femme", balance-t-elle.
Consciente d'avoir payé cher sa prise de position contre Bertrand Cantat et son engagement féministe - "Quand j'ai pris la parole, je n'ai reçu pratiquement aucun soutien (...), j'ai tout perdu" - Lio refuse malgré tout de se taire. "La violence s'est déchaînée quand j'ai arrêté de minauder et décidé de parler franchement, comme je le pensais", renchéri la chanteuse qui estime que, malgré le mouvement #MeToo, rien n'a véritablement changé quant à la violence faite aux femmes. "Tout bouge et rien ne bouge parce que les hommes ne veulent pas perdre leurs privilèges. Ils veulent dominer. #MeToo, le Grenelle, ce sont des alibis. (…) Les masculinistes ne reculent devant aucune violence".
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