L’annulation de l’exposition consacrée à Bastien Vivès au Festival d’Angoulême suscite de vifs débats au sein du monde de la culture.L’auteur de bande dessinée de 38 ans est accusé de faire l’apologie de la pédocriminalité dans plusieurs de ses œuvres.Dans "Le Monde", Blanche Gardin, Michel Hazanavicius ou encore l’ex-ministre de la Culture Françoise Nyssen appellent à ne pas confondre la fiction avec la réalité.
Le scandale Bastien Vivès n’en finit plus d’agiter le monde de la culture. Dans une tribune publiée dans Le Monde, une quarantaine de personnalités s’alarment "d’un climat de peur menaçant la liberté de création" suite à la déprogrammation par le Festival de la bande dessinée d’Angoulême de l’exposition consacrée au dessinateur, accusé de faire l’apologie de la pédocriminalité dans plusieurs de ses œuvres comme Petit Paul et La Charge Mentale.
"Comment ne pas s’effrayer que la fiction soit confondue avec la réalité ?", s’interrogent la romancière Emma Becker, l’auteur Enki Bilal, la comédienne et humoriste Blanche Gardin, le réalisateur Michel Hazanavicius, le rappeur Oxmo Puccino ou encore les ex-ministres de la Culture Jacques Toubon et Françoise Nyssen. "Il n’y a pas, d’un côté, les défenseurs des enfants et, de l’autre, ceux de la liberté de création".
Une enquête ouverte contre l'auteur
"Nous sommes viscéralement attachés à la protection de l’enfance, mais il nous semble que réintroduire un contrôle de la pensée et de ses expressions prépare un monde de libertés dégradées dont nos enfants seront précisément les victimes", écrivent-il. "Si l’on décide d’interdire la représentation du mal plutôt que combattre le mal lui-même, sans s’interroger sur l’œuvre globale de l’artiste et ses intentions réelles, alors la liste des auteurs à condamner, des expositions à déprogrammer et des classiques à brûler sera longue."
Star du roman graphique, Bastien Vivès, 38 ans, est accusé de faire l’apologie de la pédocriminalité dans une série d’ouvrages pour adultes, tout en tenant des propos provocateurs sur le sujet dans la presse. Mi-décembre, de nombreuses voix issues du milieu associatif – mais aussi parmi ses confrères – se sont étonnés que le rendez-vous annuel des amateurs de bande dessinée lui consacrent un hommage.
Les organisateurs du Festival d’Angoulême ont finalement annulé l’exposition en question, suite à des "menaces physiques" pesant sur l’auteur, qui avait lui-même déposé une main courante quelques jours plus tôt. Bastien Vivès a eu beau faire son mea culpa dans un message sur les réseaux sociaux, une enquête pour diffusion d'images pédopornographiques a été ouverte à son encontre par la justice, mi-janvier. Elle vise également les maisons d'édition Glénat et Les Requins Marteaux qui ont publié les ouvrages incriminés.
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