Agression sexuelle : Pierre Ménès condamné à deux mois de prison avec sursis

Publié le 19 avril 2023 à 11h12, mis à jour le 19 avril 2023 à 13h04

Source : TF1 Info

Le tribunal de Paris a rendu son verdict dans le procès pour agressions sexuelles à l’encontre du chroniqueur sportif.
Il l’a reconnu coupable dans l’un des trois dossiers présentés à la justice, concernant une vendeuse d’un magasin Nike en 2018.
L'ex-chroniqueur de Canal + a l'intention de faire appel, a annoncé son avocat.

C’est un verdict en demi-teinte. Le journaliste sportif Pierre Ménès, 59 ans, a été condamné ce mercredi à deux mois de prison avec sursis pour agression sexuelle. Le tribunal l’a déclaré coupable pour "une partie" des faits concernant une vendeuse dans un magasin Nike en 2018. En revanche, il l'a relaxé concernant les faits dénoncés par une seconde vendeuse ainsi qu'une accusation d'attouchement formulée par une hôtesse du Parc des Princes en 2021 à la mi-temps du match PSG-Nantes.

La juridiction a jugé que "le contact initial" décrit par la vendeuse du magasin des Champs-Élysées était "corroboré par les vidéos, par contre, pour le reste, le tribunal a estimé qu'il y avait un doute conséquent et qu'il ne pouvait entrer en voie de culpabilité", a déclaré le président. Le magistrat a "fait remarquer" qu'il est "allé au minima de la peine", et n'a pas inscrit Pierre Ménès au fichier judiciaire automatisé des auteurs d'infractions sexuelles ou violentes (FIJAIS). Il a été condamné à une "peine complémentaire obligatoire d'inéligibilité d'un an". 

Une peine moins lourde que les réquisitions

Lors du procès, la procureure avait requis huit mois de prison avec sursis et 6000 euros d’amende pour des "comportements qui sont sur le plan pénal répréhensibles" et qui "correspondent à une sorte d’abus de notoriété, de pouvoir". À la barre, l'une des vendeuses a expliqué lui avoir proposé son aide pour choisir des chaussures. "J'en ai déjà 18 chez moi, je viens pour la beauté des vendeuses", lui aurait-il répliqué, en lui caressant le dos "jusqu'aux fesses".

Elle était au rayon basket et pour rigoler j'ai fait un check comme font les basketteurs, torse contre torse
Pierre Ménès lors du procès

Une seconde vendeuse a expliqué qu'il lui avait "pris les mains" en "entrelaçant ses doigts", qu'il avait "collé sa poitrine à la (sienne)", puis désigné ses seins en disant : "c'est énorme". Elle a en outre indiqué qu'il était passé derrière elle "en se frottant", "le sexe contre (ses) fesses".

À l'audience, le prévenu avait affirmé ne pas se souvenir "du tout" de la première vendeuse et, concernant la seconde, parlé d'une femme qui "fait quasiment (sa) taille. Elle était au rayon basket et pour rigoler j'ai fait un check comme font les basketteurs, torse contre torse". Il a invoqué ensuite la "géographie" du magasin Nike, disant être passé près d'elle sans intention sexuelle : "objectivement, il n'y avait pas de place".

Il a l'intention de faire appel

Concernant les faits décrits au Parc des Princes, une hôtesse d'accueil, qui n'a pas porté plainte, a signalé qu'elle s'occupait d'un client quand elle a senti qu'on lui touchait brièvement la poitrine et le ventre. "Restée figée", elle a expliqué avoir alors reconnu Pierre Ménès à quelques pas. Au tribunal, le journaliste a dit être "tombé des nues" face à ces accusations et avoir "pensé à un coup monté".

"Pierre Ménès est relaxé à 90%, voire même 95% des faits (...) je voyais 60% des journalistes ici et la plupart de vos collègues qui, pour le Parc des Princes, l’avaient déjà condamné trois pieds sous terre, il est relaxé, innocenté. Sur la partie de Nike, 90% des faits, il est relaxé", a déclaré son avocat Me Arash Derambarsh. "Il est condamné (...) pour des mains, où il aurait touché les mains de la vendeuse, sur le fondement d'une vidéo qui a été délibérément détruite par le procureur de la République (...) Évidemment, c'est inacceptable parce que notre client n'a jamais commis de façon intentionnelle la moindre infraction sexuelle", a-t-il ajouté. La défense a souligné qu'elle allait probablement faire appel. 


Jérôme VERMELIN

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