"Air" sur Prime Video : Matt Damon bien dans ses baskets devant la caméra de Ben Affleck

Publié le 11 mai 2023 à 16h05

Source : TF1 Info

Le duo d’amis porte à l’écran l’histoire vraie de la conception de la mythique Air Jordan, chaussure créée par Nike pour celui qui n’était encore qu’un espoir du basket-ball.
Disponible vendredi 12 mai sur la plateforme d’Amazon, le film se passe de Michael Jordan pour mieux mettre en lumière ceux qui ont œuvré dans l’ombre.
Un audacieux coup de poker qui sent aussi bon le cuir que les 80s.

Ils ont écrit ensemble pour Will Hunting. Ils se sont donné la réplique dans Le dernier duel. Mais jamais Matt Damon n’avait tourné sous la direction de Ben Affleck. Les deux meilleurs amis réparent l’anomalie pour raconter la légende dans la légende. Ou comment une marque majeure du sportswear a misé sur un joueur hors du circuit NBA pour bâtir un empire aujourd’hui milliardaire qui a révolutionné le marketing sportif. "Une chaussure n’est toujours qu’une chaussure tant que personne ne l’a enfilée", martèlent les employés de Nike. Mais elle deviendra objet culte quand la personne en question s’appelle Michael Jordan.

Au coeur du film ? La mère de Michael Jordan

Disponible ce vendredi 12 mai sur Prime Video, le film Air rembobine jusqu’en 1984. Cette année-là, Los Angeles accueille les Jeux olympiques d’été et Converse s’affiche aux pieds des basketteurs les plus célèbres. De Magic Johnson à Larry Bird. Le concurrent Nike est à la peine jusqu’à ce que Sonny Vaccaro, en charge du marketing pour le basket-ball, bénéficie du même génie que le jeune talent qu’il déniche. 

Inspiré par le tennisman Arthur Ashe qui s’est associé à Head pour commercialiser une raquette semblable à la sienne, il se met en tête de dessiner une chaussure spéciale pour une pépite venue de Caroline du Nord qui n’a pas encore passé une minute sur un parquet avec les pros. Du jamais vu qui à l’écran prend des airs de success story presque trop belle pour être vraie.

Amazon Studios

Michael Jordan est partout dans le film, et en même temps nulle part. "Air n’est pas son histoire mais il n’y a pas d’histoire sans lui", résume Ben Affleck qui a choisi de ne pas faire de lui un personnage actif. Le basketteur ne montrera que son dos pendant 1h51. Un choix discutable pour certains qui s’avère être le bon. Car les héros du récit concocté par Alex Convery sont ceux dont les médias ne parlent pas. Ou si peu. Michael Jordan lui-même s’est assuré de voir représentés tous ceux qui ont aidé à la concrétisation de ce contrat fou. À commencer par sa propre mère, dont il a choisi l’interprète.

Dans la peau de Deloris Jordan, Viola Davis mène les négociations avec autant de vigueur qu’elle dirige un casting de haut vol presque exclusivement masculin. Matt Damon apporte à Sonny Vaccaro une force tranquille que catapultent Chris Messina, l’agent aussi agacé qu’agaçant de Michael Jordan, et Ben Affleck, fondateur de Nike complètement à côté de ses pompes. Au jeu du look 80s, l’acteur et réalisateur l’emporte haut la main avec une perruque bouclée qui représente peut-être le pire de l’époque niveau look.

Mais le meilleur de la décennie rythme le film avec une sélection de ses plus grands tubes dont la liste serait trop longue à faire. Avec Air, Ben Affleck aurait pu sombrer dans le placement de produit à outrance. Mais il signe au final le portrait d’un groupe de personnalités déterminées à prendre des risques peu importe le coût. Attachant, drôle et fourmillant de détails, le film n’échappe pas à quelques longueurs que vient faire oublier une séquence finale martelant à quel point cette Air Jordan a certes représenté un petit pas sur le parquet pour celui qui les porte, mais surtout un pas de géant pour toute une industrie.


Delphine DE FREITAS

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