Un flic parisien au bout du rouleau enquête sur la mort d’une danseuse étoile dans le nouveau roman de Guillaume Musso.Ce savoureux thriller psychologique est construit comme un jeu de pistes qui déjoue les attentes du lecteur.Pour son 20e roman, le roi du best-seller signe une intrigue addictive, influencée par Georges Simenon et Patricia Highsmith.
Sur son lit d’hôpital, Mathias Taillefer rêve d’un paysage de Méditerranée, bercé par l’écho d’une mélodie de Schubert. Soudain l’orage gronde et le ramène parmi nous. À son réveil, il découvre à son chevet Louise Collange, une étudiante qui joue bénévolement du violoncelle pour les patients. Victime d’un malaise cardiaque, ce flic au bout du rouleau aimerait bien se débarrasser de cette invitée surprise. Sauf que la jeune femme a une proposition à lui faire : enquêter sur la mort suspecte de sa mère, l’ex-danseuse étoile Stella Petrenko. Impossible à refuser ?
Un puzzle littéraire à reconstruire
Avec son vingtième opus en presque autant d’années de succès, Guillaume Musso creuse la veine policière qu’il affectionne depuis quelques romans déjà. En délaissant les contrées fantastiques de ses débuts, l’écrivain français le plus populaire de sa génération a encore élargi son électorat tout en asseyant sa singularité. Sa formule magique ? Construire chaque intrigue comme un puzzle que le lecteur croit reconstituer au fil des pages… pour mieux se laisser bluffer par le rebondissement suivant. Un job d’artisan qu’il maîtrise à merveille et qui le distingue aussi des champions de l’autofiction, omniprésents en cette rentrée littéraire.
En préambule d’Angélique, le natif d’Antibes cite un extrait d’un entretien accordé par Georges Simenon en 1989 à son ami Roger Stéphane. "Le style doit suivre tout le temps, changer à mesure que pense mon héros", y explique le papa du commissaire Maigret. Une leçon parfaitement retenue puisque son disciple multiplie les points de vue et les modes de narration - dialogues de cinéma, dépêches AFP, coupures de presse - pour nous faire entrer dans la peau de chacun des protagonistes.
L’autre influence majeure de ce page turner savoureux, c’est Patricia Highsmith dont Guillaume Musso s’inspire à travers le personnage qui donne son titre roman, cousine opportuniste du fascinant Tom Ripley. Confrontée à un dilemme cruel, cette jeune femme ordinaire renvoie le lecteur à ses propres contradictions. Et vous, jusqu’où seriez-vous capable d’aller pour accéder à une vie plus belle que la vôtre ?
>> Angélique de Guillaume Musso. Éditions Calmann-Levy. 313 pages. 21,90 euros.