DROIT DE RÉPONSE - Dans un rare communiqué commun, Buckingham, Clarence House et Kensington Palace attaquent le film "Les princes et la presse", diffusé ce lundi outre-Manche. Le signe d’un regain de tensions entre les Windsor et la presse ?
Elle a fait de la phrase "never complain, never explain" une devise dont elle dévie rarement. Ne jamais se plaindre, ne jamais expliquer. Alors, quand la famille royale décide de sortir de son habituelle réserve, c’est que l’heure est grave. Ce lundi 22 novembre, les trois maisons royales se sont unies pour un rare communiqué qu’ont pu lire les téléspectateurs de la BBC à l’issue de la diffusion du premier épisode d’un documentaire en deux parties. Intitulé Les princes et la presse, ce film explosif explore les relations de la nouvelle génération des Windsor avec les médias. De quoi agacer dans les couloirs du palais.
Une "compétition" entre les différents membres de la famille ?
"Une presse libre, responsable et ouverte est d’une importance vitale pour une démocratie saine. Cependant, il s’agit trop souvent d’affirmations exagérées et infondées venant de sources anonymes qui sont présentées comme des faits. C’est décevant quand quiconque, y compris la BBC, leur donne de la crédibilité", déclarent Buckingham Palace (la reine), Kensington Palace (Kate et William) et Clarence House (le prince Charles et Camilla) dans un texte lourd de sens, qui invite à se pencher sur le contenu de ce documentaire plus qu'à s'en éloigner. Car que peut-il bien raconter pour avoir piqué au vif à ce point la famille royale ?
I watched the first episode of the documentary The Princes and the Press. It was very good. Like The NY Times Instagram article it says what is happening and allows the viewer to connect the dots. Episode 1 covers through 2018 and is worth watching. https://t.co/Y6tNs0u52Z — Royal Suitor / R.S. Locke (@royal_suitor) November 22, 2021
Pendant une heure, un journaliste de la BBC va à la rencontre des membres de la presse qui ont suivi de près la famille royale britannique ces dernières années ou sont encore en poste. Mais aussi des détectives privés ayant été embauchés par les tabloïds. L’un d’eux présente même ses excuses pour avoir ciblé Chelsy Davy alors qu’elle était en couple avec le prince Harry. Certains évoquent une forme de "compétition" entre les différentes maisons royales pour l’attention médiatique. Est notamment cité le mauvais timing du communiqué du prince Harry officialisant sa relation avec Meghan Markle à l’automne 2016, alors que son père Charles était en visite officielle à Oman. Un déplacement dont aucun média ou presque n’a parlé, totalement éclipsé par le coup de foudre glamour du petit-fils préféré de la reine avec une actrice américaine.
En guerre ouverte avec la presse depuis des années, les Sussex sont au cœur du documentaire. Le journaliste Omid Scobie, auteur de la biographie non officielle Finding Freedom à laquelle Meghan a finalement reconnu avoir participé, avance que la plupart des histoires négatives publiées sur le couple ont été vendues à la presse par des personnels des autres maisons royales. L’avocate de la duchesse, Jenny Afia, indique, elle, intervenir avec l’autorisation de sa cliente. Elle vient nier à nouveau les rumeurs qui ont transformé Meghan en tyran pour ses collaborateurs, dont plusieurs auraient quitté leurs fonctions pour ne plus travailler avec elle. Une enquête interne est toujours en cours au palais au sujet de ses accusations de harcèlement.
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La deuxième partie, diffusée lundi prochain, devrait évoquer dans le détail le départ de Meghan et Harry vers les États-Unis ainsi que la détérioration supposée des relations entre le duc de Sussex et son aîné. Ajoutez à cela que le présentateur du programme, Amol Rajan, est un anti-monarchiste assumé et vous comprendrez pourquoi les Windsor sont au bord de la crise de nerfs médiatique. Il se murmure déjà que la BBC, déjà dans l’œil du cyclone royal depuis 1995 et la diffusion de l’interview choc de Lady Di, pourrait bientôt être boycottée par la famille royale pour ses prochains déplacements.