Coronavirus : l'impact économique de la pandémie

Après une baisse de fréquentation vertigineuse en 2020, "les cinémas sont en danger"

Publié le 30 décembre 2020 à 12h45, mis à jour le 30 décembre 2020 à 13h27
JT Perso

Source : La Matinale LCI

INQUIÉTUDE – Conséquence de la fermeture prolongée des cinémas, la fréquentation a chuté de 69,4% en 2020 annonce le Centre National de la Cinématographie (CNC). Alors que l’évolution de la pandémie reste incertaine, les patrons de salles misent sur une réouverture avant les vacances de février, indispensable pour ne pas menacer l’équilibre du secteur.

C’est une chute spectaculaire, consécutive à la fermeture prolongée des cinémas en raison de la pandémie de coronavirus. D’après un rapport du Centre National de la Cinématographie (CNC) publié ce mercredi, la fréquentation des salles françaises a chuté de 69,4% au cours de l’année 2020. Dans le détail, 65,10 millions de tickets ont été vendus, contre 213,07 millions l’an dernier.

Petite surprise : si trois productions hollywoodiennes squattent le podium du box-office – Tenet, 1917 et Sonic – la part des films français est plus importante que celle des films américains, avec respectivement 29,2 millions contre 26,6 millions de spectateurs. Du jamais vu depuis 2006 ! Les trois films français les plus vus sont des comédies : Ducobu 3, 10 jours sans maman et 30 jours max, toutes au-dessus du million d’entrées. 

Une réouverture fin janvier ?

Rappelons que les salles de cinéma ont été fermés le 16 mars, suite à l’annonce du premier confinement. Rouvertes le 22 juin, elles ont été soumises à un couvre-feu à partir du 16 octobre, entraînant la suppression des séances du soir, avant d’être totalement fermées de nouveau le 30 octobre, au même titre que les théâtres et les musées. Une décision que les professionnels du secteur, d'abord sonnés, ont vite contestés devant le Conseil d’État.

Ce dernier a donné raison au gouvernement, tout en saluant l'efficacité des protocoles sanitaires mis en place dans les salles de spectacles, l’un des lieux de contamination les plus faibles. "Si la situation sanitaire s’améliore, le maintien de la fermeture générale, attentatoire aux libertés, ne pourra pas être justifiée par la seule persistance d’un risque de contamination de spectateurs par le virus SARS-CoV-2", a-t-il jugé dans l’avis rendu le 23 décembre.

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Prochain rendez-vous : le 7 janvier, date de la fameuse "clause de revoyure" fixée par Jean Castex début décembre. Avec la perspective d’un calendrier précis ? "Nous avons des discussions constantes avec les pouvoirs publics en vue d’une réouverture au plus tôt fin janvier", explique à LCI Marc-Olivier Sebbag, délégué général de la Fédération Nationale des Cinéma Français (FNCF). 

"L’important pour nous, c’est que les salles soient rouvertes pour les vacances de février. Dans le cas contraire, cette deuxième fermeture aurait été plus longue que lors du premier confinement !". Plus longue, et forcément plus dangereuse pour l’équilibre économique des salles.

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Grâce au soutien financier du gouvernement, mais aussi des collectivités locales, aucune n’a déposé le bilan à ce jour. "Attention, les cinémas sont en danger !", rappelle cependant Marc-Olivier Sebbag. "Et le phénomène touche aussi bien les multiplexes que les petites salles d’art et essai. Soit parce qu’elles se sont endettées pour se moderniser ces dernières années, soit parce qu’elles occupent de grandes surfaces qui génèrent d’importants loyers. Voire les deux." 

 

Si un nouveau coup de pouce des pouvoirs publics serait le bienvenu en cas de fermeture prolongée, c’est bel et bien sur le retour des spectateurs que les exploitants misent pour remonter la pente en 2021. Avec à l’affiche une poignée de blockbusters américains comme Wonder Woman 1984 (non daté), Pierre Lapin 2 (10 février) ou Tom & Jerry (17 février) et de nombreuses comédies françaises comme Les Tuche 4 (3 février), L’Origine du monde Laurent Laffite (10 février) ou encore Aline de Valérie Lemercier (17 février). 


Jérôme VERMELIN

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