VISIONNAIRE - Il faudra encore patienter un an, normalement, pour découvrir la première des quatre suites d’"Avatar". Dans la presse américaine, James Cameron évoque le risque financier de ce projet sans précédent dans l'Histoire du cinéma. Et se montre confiant malgré la concurrence nouvelle des plateformes, renforcée par la pandémie.
James Cameron voit (enfin) le bon du tunnel. À un an de la sortie programmée de Avatar 2, le 14 décembre 2022, le cinéaste prend la parole dans les médias américains. Histoire de rassurer les fans qui n’en peuvent plus d’attendre depuis l’annonce du projet, en 2015. Histoire peut-être aussi de se rassurer lui-même, après s’être lancé dans l’entreprise la plus périlleuse de sa carrière puisqu’il a mis en chantier pas moins de quatre suites, tournées en parallèle entre la Californie et la Nouvelle-Zélande.
"La vraie question, c’est 'Allons-nous faire de l’argent ?'", s’interroge James Cameron dans Entertainment Weekly. "Les films gros et chers doivent faire beaucoup d’argent", rappelle-t-il à propos du succès du premier Avatar, qui a coûté 237 millions et en a rapporté 2,8 milliards depuis sa sortie en 2009. "Nous sommes dans un monde post-Covid, post-streaming. Et peut-être que nous ne reverrons jamais des chiffres pareils, qui sait ?", avoue-t-il.
Le 2 est entièrement en boite. Nous avons une copie de travail sur laquelle nous ajoutons les effets visuels. Mais j’ai plutôt confiance. Le 3 est encore dans le brouillard
James Cameron dans "Variety"
Difficile de savoir combien le cinéaste a dépensé depuis qu’il a entamé le projet. Son pari est d’autant plus périlleux que chacune des suites d’Avatar doit sortir en salles tous les deux ans, à partir de décembre de l’année prochaine. Quand bien même il n’a toujours pas terminé l’ensemble des prises de vue ! C’est ce qu’il révèle à Variety dans un entretien croisé avec son confrère canadien Denis Villeneuve, dont il a adoré le travail sur Dune.
"Je n’en suis pas encore sorti vivant !", admet-il. "Le 2 est entièrement en boite. Nous avons une copie de travail sur laquelle nous ajoutons les effets visuels. Mais j’ai plutôt confiance. Le 3 est encore dans le brouillard. Il est beaucoup trop long. Je n’ai pas encore mis l’énergie nécessaire pour me discipliner sur le montage. Mais j’ai toutes les performances en motion capture et presque toutes les prises de vue réelles."
Même pas peur des plateformes
Visionnaire, James Cameron l’est aussi sur ses tournages. Après avoir mixé la 3D et la motion capture sur le premier Avatar, le Canadien est allé encore plus loin. "J’ai réuni la meilleure équipe de designers possible et nous avons créé un environnement virtuel, comme un jeu vidéo (…) Nous avons appelé ça la Simulcam. Sur le plateau, je pouvais regarder dans la caméra et voir cet environnement en temps réel. Durant une scène, si je voulais déplacer une chute d’eau, bouger une colline, je pouvais le faire super vite dans ce monde virtuel."
Contrairement à beaucoup de ses confrères, dont Denis Villeneuve, James Cameron, ne semble pas inquiet de la concurrence des plateformes. "Je n’ai pas peur, j’aime le changement. Je suis un enfant des sixties, j’aime lorsqu’il y a du chaos. Je crois que nous sommes en présence d’une forme augmentée de cinéma", explique-t-il, avant d'esquisser les contours d'un prochain projet.
"J’ai envie de faire un film qui dure à la fois six heures et deux heures. Le même film", raconte-t-il. "On pourra le streamer pendant six heures, ou bien en voir une version condensée de deux heures avec l’expérience immersive d’une salle de cinéma (…) Et si on utilisait les plateformes comme personne ne l’avait jamais fait auparavant ?".
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