AVC, décès de sa fille... Belmondo, éternel battant face aux épreuves

Thibault Nadal
Publié le 9 septembre 2021 à 14h04

Source : TF1 Info

LEÇONS DE COURAGE - La France rend hommage à Jean-Paul Belmondo ce jeudi. Beaucoup de Français garderont l'image d'un acteur hors du commun mais ses proches, eux, préfèrent retenir celle d'un combattant qui a su se relever à chaque coup dur de la vie.

Pendant le confinement au printemps 2020, Jean-Paul Belmondo avait fait parvenir à la rédaction de TF1 une vidéo de lui en train de faire du sport et de rigoler. Une manière pour l'acteur de montrer à tout le monde qu'il était en peine forme. 

En 35 ans de collaboration, son avocat ne l'a jamais entendu se plaindre sur son sort. "Il souffrait de sa maladie et il voulait que les Français gardent l'image du Bébel qui combat les lions ou s'accroche aux hélicoptères", confie Michel Godest.

Une force de caractère dont il a fait preuve dès ses débuts, difficiles. Atteint d'une primo-infection de la tuberculose à l'âge de seize ans, Belmondo part se ressourcer en Auvergne. C'est là qu'il décide de devenir en comédien. Laborieusement admis au Conservatoire en 1952, le jeune homme était peu apprécié des professeurs en raison de son physique considéré comme "incompatible avec les premiers rôles". "Vous feriez hurler de rire une salle si vous preniez une femme dans vos bras", s'était-il entendu dire.

Une anecdote est restée dans les mémoires : au concours de 1956, il décroche un simple accessit pour une scène de la pièce "Amour et Piano" de Feydeau, ce qui lui ferme la porte de la Comédie-Française, malgré l'ovation de ses camarades de promotion. Porté en triomphe par sa bande, il quitte la salle en adressant un doigt d'honneur aux jurés. "Ça a fait un petit scandale au Conservatoire", se rappellera-t-il.

Ses premiers pas dans le cinéma sont tout aussi compliqués. Pendant plusieurs années, il enchaîne les rôles au cinéma et au théâtre sans succès. Par exemple, en 1956, Belmondo joue dans le film Les Copains du dimanche, qui ne trouve pas de distributeur, et ne sortira qu'en 1967. Il doit attendre 1960 et la sortie du film À Bout de Souffle pour que sa carrière décolle véritablement. 

Le décès de sa fille, "le drame de sa vie"

C'est en 1994 que "le drame de sa vie" comme il l'appelle intervient. Sa fille aînée, Patricia, issue de son union avec la danseuse professionnelle Élodie Constantin meurt dans l'incendie de son appartement rue de Rennes à Paris. Un drame que l'acteur a gardé pour lui, étant très pudique sur le sujet. Il écrira quelques lignes à ce sujet dans son autobiographie Milles vies en valent mieux qu'une. "Ma petite chérie, ma fille Patricia, n'a pas eu le temps d'avoir quarante ans... Ma petite fille est morte. Elle qui faisait ma joie, travaillant comme moi dans le cinéma, mais derrière la caméra, mon enfant, je ne la prendrai plus dans mes bras."

Le soir du drame, Jean-Paul Belmondo prend le parti de monter sur scène le soir même. "C'est un homme qui a vécu avec sa douleur, mais sans embêter le monde. Il n’aurait pas voulu qu'on soit triste. Il nous a dit "n'oubliez pas que j'étais un homme heureux, gâté par la vie", explique Jeff Domenech, réalisateur et ami de Bébel.

En 2001, Jean-Paul Belmondo est victime d'un AVC lors de ses vacances en corse chez son ami Guy Bedos. De cet accident, l'acteur garde une séquelle : il devient hémiplégique, c’est-à-dire qu'il est paralysé d'un membre, le côté droit du visage en l'occurrence. Cet accident met quasiment un terme à sa carrière, même si en 2008, il tourne un dernier film, Un homme et son chien. Mais même en centre de rééducation à Granville, Jean-Paul veut qu'on garde de lui l'image d'un combattant. "Combien de fois m’a-t-il dit "on va s'en sortir, je fais tout pour m'en sortir, car je veux m'en sortir, c'était ça Jean Paul".


Thibault Nadal

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