"Avortons la Cour suprême !" : après 11 ans d’absence, Rage Against The Machine fait un retour fracassant

Publié le 11 juillet 2022 à 14h31, mis à jour le 11 juillet 2022 à 20h36
JT Perso
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Source : JT 20h WE

Célèbre pour son engagement politique, le groupe de rock américain a donné le premier concert de sa tournée de reformation ce samedi aux États-Unis.
Retardé par la pandémie, ce comeback intervient en pleine crise politique et sociale après la révocation de l’arrêt Roe vs. Wade.
Sur scène, le chanteur Zack de la Rocha et ses partenaires s’en sont directement pris aux juges de la Cour Suprême.

Le climat social aux États-Unis pouvait-il être plus propice au retour de Rage Against The Machine ? 11 ans après son dernier concert, l’un des groupes les plus politiques de l’histoire du rock américain est remonté sur scène samedi dans le Wisconsin. Devant plus de 30.000 fans hystériques, le quatuor a égrené ses tubes incendiaires, première étape d’une tournée mondiale qui passera par le festival Rock en Seine, le 31 août prochain.

Sur les images de l’événement, qui circulent sur les réseaux depuis quelques heures, le chanteur Zack de la Rocha laisse le public prendre le relais sur "Killing in the Name", son hymne mythique contre les violences policières. Si vous secouez la tête devant votre ordinateur dans quelques instants, c’est normal…

"RATM" pour les plus jeunes d’entre vous, c’est ce quatuor californien qui frappa un grand coup au début des années 1990 avec son mélange furieux de rap et de rock, propulsés par le jeu de guitare hyper-inventif de Tom Morello et les textes engagés de Zack de la Rocha. Avec le bassiste Tim Commerford et le batteur Brad Wilk, ils seront de tous les combats au cours de la décennie. Anti-impérialistes, anti-capitalistes, anti-racistes, ils renvoient systématiquement dos-à-dos Républicains et Démocrates.

En 2000, ils font sensation en tournant sous la direction de Michael Moore le clip de "Sleep Now in the Fire" sur les marches de Wall Street, entraînant la fermeture de la Bourse de New York en plein jour, une première depuis le krach de 1929. Quelques mois plus tard, ils annoncent leur dissolution, Zach de la Rocha arguant la panne d’inspiration. Si ses trois partenaires forment alors Audioslave avec Chris Cornell de Soundgarden, le chanteur se fera discret pendant de longues années.

Un retour qui s'est fait attendre

Après une première réunion scénique en 2007, puis une seconde de 2009 à 2015, les fans espèrent un nouveau disque. Mais le chanteur semble à chaque fois au cœur du blocage. Tom Morello & co lancent alors les bien nommés Prophets of Rage, avec les rappeurs Chuck D de Public Enemy et B-Real de Cypress Hill, un mariage presque logique tant le hip-hop des origines a influencé la musique du groupe. En concert, les inédits n’ont toutefois pas la puissance des classiques de RATM, repris en chœur par toute une nouvelle génération.

Au printemps 2020, un nouveau comeback de Rage Against The Machine est interrompu par la pandémie de Covid-19. Il s’est concrétisé enfin ce samedi à l’Alpin Valley Theater où les quatre musiciens, désormais tous quinquagénaires, n’ont visiblement rien perdu de leur unité légendaire dès lors qu’il s’agit de faire parler les décibels. Entre les titres, pas de discours, mais des images d’actualité projetées sur écran géant, dont celle d’un petit garçon les yeux bandés en train de détruire une piñata à l’effigie d’un agent des services d’immigration.

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Samedi soir, le groupe a projeté un texte sans équivoque sur le climat actuel outre-Atlantique : "Naissance forcée dans un pays qui est le seul pays riche au monde qui ne garantit aucun congé parental à un niveau national. Naissance forcée dans un pays où la mortalité en couche des personnes noires est trois fois plus importante que chez les personnes blanches. Naissance forcée dans un pays où la violence armée est la cause numéro un de la mortalité chez les enfants et les adolescents. Avortons la Cour Suprême !".

Après la décision de la Cour Suprême de revenir sur l’arrêt Roe vs. Wade, Rage Against The Machine avait annoncé que 500.000 dollars de la recette de ce premier concert serait reversés à des associations de défense des droits des femmes dans le Wisconsin et l’Illinois. Le premier est l’un des premiers États à avoir interdit l’avortement ces derniers jours, le second est devenu une terre d’accueil pour les femmes qui n’y ont plus accès.


Jérôme VERMELIN

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