"Qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça ?" : Britney Spears accuse sa famille de l’avoir "tuée"

Elle figurait parmi les nombreux artistes remerciés par Nicki Minaj, lauréate d’un prix couronnant l’ensemble de sa carrière lors des MTV Video Music Awards ce dimanche. Une cérémonie sur laquelle Britney Spears a laissé une empreinte indélébile. Elle y a livré le meilleur, dansant avec un python géant autour du cou en 2001 sur "I’m a slave for you". Mais aussi le pire. C’est là qu’elle a fait un retour plus que mitigé avec le single "Gimme more" six ans plus tard. Une prestation qu’elle assure six mois après s’être rasé la tête devant les paparazzis et que le public regarde aujourd’hui différemment. Car il sait désormais à quoi ressemblait sa vie en coulisses à ce moment-là.

L’année 2007 est celle qui aura tout chamboulé. Un an plus tard, Britney Spears sera placée sous la tutelle de son père Jamie dont elle ne se libèrera qu’après 13 ans d’une vie sous contrôle. "Il devrait être en prison", assurait-elle devant le tribunal de Los Angeles à l’été 2021. Ce dimanche, alors que les MTV VMAs étaient diffusés en direct à la télévision, la chanteuse de 40 ans a publié un nouveau témoignage édifiant sur les réseaux sociaux. Alors qu’elle a suspendu son compte Instagram, c’est sur Twitter qu’elle a invité ses fans à regarder une vidéo YouTube. Une vidéo désormais indisponible que TMZ a pris le soin de mettre de côté dans ses archives. 

Pendant 22 minutes, seule la voix de Britney Spears résonne. La vidéo est composée de plusieurs extraits audios collés les uns aux autres. "Je me suis réveillée ce matin et j’ai réalisé qu’il se passait beaucoup de choses dans ma tête que je n’avais partagées avec personne", dit-elle. Elle révèle avoir décliné plusieurs propositions d’interviews, notamment de la part d’Oprah Winfrey, pour pouvoir "s’ouvrir elle-même aux autres et mettre en lumière" ce qui lui est arrivé. "J’étais si faible, si effrayée, brisée. Je partage ça parce que je veux que les gens sachent que je suis juste humaine. Comment est-ce que je peux guérir si je n’en parle pas ?", s’interroge-t-elle. 

"Honnêtement jusqu’à aujourd’hui, je ne sais pas vraiment ce que j’ai fait (…). Rien ne faisait sens pour moi", dit-elle. Britney Spears assure que ses deux parents ont été impliqués dans la mise en place de la tutelle et estime que ça a été "prémédité". "Tout a été planifié. Il n’y avait pas de drogue dans mon système, ni d’alcool, rien. C’était du pur abus. Et je n’ai même pas partagé la moitié de ce qui m’est arrivé", insiste-t-elle. "Une femme a présenté l’idée à mon père et ma mère l’a aidé à faire que ça arrive", lance-t-elle avant de plus tard dire que l’idée de la tutelle venait de sa mère Lynn. "Je suis plus en colère contre elle (…). Elle aurait pu m’aider à avoir un avocat. Mes amis l’ont fait", déclare-t-elle à propos de son nouveau représentant Mathew Rosengart.

Son père Jamie "aimait tout contrôler". "Le premier jour, il m’a dit : 'Je suis Britney Spears. C’est moi qui décide'". Après deux semaines d’hospitalisation en janvier 2008, elle a repris le travail, enchaînant le tournage de la série "How I met your mother" et l’enregistrement de l’album "Circus". "Je devais faire ce qu’on me disait. On me disait tous les jours que j’étais grosse. Je devais aller à la salle de sport. Je ne me souviens pas avoir jamais été aussi démoralisée. Ils m’ont fait me sentir nulle et j’ai acquiescé parce que j’avais peur", glisse-t-elle. La popstar rappelle qu’elle a sorti quatre albums même sous tutelle, enchaîné trois tournées et une résidence de quatre ans à Las Vegas.

"Mes prestations étaient horribles (…). J’étais un robot. Je n’en avais plus rien à foutre. Je ne pouvais pas aller où je voulais (…). C’était démoralisant", se souvient Britney Spears. "J’étais une machine, j’étais une putain de machine. Presque pas humaine. C’était fou à quel point je travaillais dur. Et la seule fois où j’ai parlé et dit 'non' en répétitions à un putain de mouvement de danse, ils se sont énervés", raconte-t-elle. Quand ses amis et danseurs allaient boire un verre ensemble, elle était contrainte de rester seule. Évoquant le mouvement #FreeBritney qui a milité en sa faveur pendant des années, elle explique avoir été "perturbée" par le fait que ses fans "se battaient pour elle dans la rue" alors que sa mère Lynn et sa sœur Jamie Lynn "ne faisaient rien". Son frère aîné Brian en prend aussi pour son grade.

Aujourd’hui, elle n’admet pas que sa famille réponde par "nous ne savions pas". "Comment s’en sont-ils sortis ? Et putain, qu’est-ce que j’ai fait pour mériter ça ? (...). Je ne pouvais même pas fumer de cigarettes. Même les gens dans le couloir de la mort peuvent le faire". "Je mérite un prix pour avoir fait semblant d’aller bien tous les jours. J’avais le sentiment qu’ils essayaient de me tuer", lâche-t-elle, ciblant ses proches silencieux. "Ils m’ont littéralement tuée. Ils m’ont jetée. C’est ce que j’ai ressenti. J’ai le sentiment que ma famille m’a jetée", martèle-t-elle.  En bisbilles sur les réseaux sociaux avec le père de ses fils et toujours en procès face à son père, Britney Spears a retrouvé sa voix pour sa "première chanson en six ans". Sa toute première depuis la levée de sa tutelle. 

Fière de son duo "Hold me closer" avec Elton John, "l’homme le plus brillant de notre époque", elle dit surtout s’exprimer pour les autres. "Si tu es un énergumène étrange et introverti comme moi, que tu te sens seul et que tu as besoin d’entendre une histoire comme celle-là pour ne pas te sentir seul, sache ça : ma vie est loin d’avoir été facile et tu n’es pas seul", conclut-elle. Sa mère Lynn lui a déjà répondu sur Instagram, écrivant qu’elle "a fait de son mieux pour soutenir ses rêves et ses souhaits" et "pour l’aider à se sortir de ses épreuves". "J’ai tout essayé. Je t’aime tellement mais cette discussion ne nous concerne que toi et moi, les yeux dans les yeux, en privé", poursuit celle qui par le passé a eu moins de scrupules à étaler sa vie dans des livres. Et dire que celui de sa fille cadette arrive en librairies dans les prochains mois...