ALL YOU NEED IS LOVE – De "Love is blind" à "Love Island", les téléspectateurs se passionnent pour les romances d’autrui. La quête de l’âme soeur est au cœur d’émissions de téléréalité qui font désormais aussi bien le succès des chaînes classiques que des plateformes de streaming. Un coup de foudre que LCI a tenté d'élucider.
Même Patrick Swayze n’arrive pas à dire "Je t'aime" à Demi Moore dans "Ghost". Mais pour les participants de "Love is blind ", c'est aussi facile à prononcer qu’un simple merci. Deux jours s'écoulent avant les premières déclarations, cinq avant les demandes en mariage et moins de trente pour la cérémonie en robe blanche. Le tout sans jamais avoir vu l’autre. Car l’émission de Netflix va à rebours des codes imposés par les applications de rencontres en faisant matcher des prétendants par la simple discussion, menée tambour battant dans deux pièces fermées séparées par un mur.
Lancée à la veille de la Saint-Valentin, cette émission de télé-réalité de dix épisodes qui cherche à savoir si l’amour est aveugle – la traduction française de son titre - bénéficie d'un excellent bouche à oreille et figure toujours parmi les titres les plus populaires de la plateforme. Les réseaux sociaux se délectent de chacun des coups de cœur et coups de poignard de ces jeunes gens ordinaires devenus icônes outre-Atlantique en moins de trois semaines. Les couples formés, pour certains mariés, viennent désormais afficher leur bonheur sur les plateaux de télévision et raconter leur romance développée à vitesse grand V.
Mais peut-on vraiment trouver l’amour devant les caméras ? Oui, assure Nabilla Vergara qui, après avoir été repérée dans "L’amour est aveugle" sur TF1 en 2011, est maintenant aux commandes de "Love Island" sur Amazon Prime Video. "Dans ce genre d'émission, les sentiments sont tout de suite très forts, tout est décuplé. Je sais ce qu'ils peuvent ressentir parce que je suis passée par là moi aussi", nous explique la jeune femme de 28 ans qui a rencontré son mari Thomas et père de son fils Milann sur le tournage des "Anges de la téléréalité". "C’est aussi une des raisons pour laquelle on voulait qu’elle soit l’ambassadrice de ce programme, car elle est la preuve vivante qu’on peut trouver un amour durable à la télévision", acquiesce Matthieu Grelier, directeur des programmes et du développement de ITV Studios France qui produit la version française de "Love Island", show culte relancé en Angleterre en 2015.
"Il n’y a pas plus identifiant et fédérateur que l’amour", estime-t-il pour expliquer le retour en force des émissions dites de dating (terme anglo-saxon pour désigner les relations amoureuses, ndlr). "C’est le seul sujet de votre vie qui, quand il va bien ou mal, peut irradier et influencer tout le reste. Vous pouvez avoir une vie merveilleuse avec un travail que vous adorez, des amis formidables, mais il peut vous manquer l’essentiel. Car c’est finalement ça l’essentiel, la quête de l’amour. Je pense que c’est ce qui explique le succès auprès des téléspectateurs. Trouver l’amour, ou en tout cas le vivre de manière qualitatif, c’est ce qui fait rêver tout le monde", souligne Lucie Mariotti, "love coach" de profession et auteure de L'amour, le vrai ! (éditions Harlequin) qui distille depuis cinq ans ses conseils aux âmes blessées de "La Villa des cœurs brisés" sur TFX.
La scénarisation ne peut pas ne pas exister : quand vous mettez 10 candidats dans une maison, il faut bien les occuper si vous ne voulez pas que ça parte en colonie de vacances
Lucie Mariotti, love coach de "La Villa des coeurs brisés" sur TFX
"L’amour à la télévision, c’est un sujet qui existe depuis longtemps. Dans les années 80 sur TF1, il y avait une émission qui s’appelait 'Tournez manège'. C'était la première émission de dating à la télévision et, depuis, il y en a eu beaucoup d’autres ", rappelle Matthieu Grelier qui souligne qu'avec "une thématique aussi forte et aussi puissante, il faut trouver une nouvelle façon de la raconter et de l'écrire". "La Villa des coeurs brisés", création française, a opté pour un rassemblement de "candidats qu'on a déjà vus dans d'autres télé-réalités et dont on sait qu'il a ont des difficultés sentimentales". "Love is blind" a choisi de priver ses candidats de la vue. Diffusée depuis le 2 mars, "Love Island" a mis le cap sur "une interactivité avec le public et une histoire qui s'écrit en temps réel" qui le distingue "de tous les dating shows qui ont déjà existé par le passé", selon son producteur.
"Nous sollicitons tous les jours les abonnés d’Amazon Prime Video qui, via l’application de l'émission, peuvent influer, conseiller, donner leur avis et, de temps en temps, prendre des décisions. Les téléspectateurs sont aussi des acteurs", martèle-t-il. Suivre "Love Island", c'est un peu comme s'attacher aux personnages d'un soap. Pas vraiment révolutionnaire mais terriblement addictif, avec cette sensation de façonner ce qu'on est en train de regarder. À se demander si ce programme décrit comme "unscripted" ("non écrit", ndlr) ne serait pas finalement un peu scripté quand même.
"On n’est pas du tout dans la "scripted", avec des comédiens qui font semblant de reproduire une réalité. Mais le fait qu’on donne un petit peu la plume du scénario au public nous sort de la téléréalité d’enfermement classique", note Matthieu Grelier. Un fil conducteur est pourtant bien nécessaire pour dynamiser l'ensemble. "La scénarisation ne peut pas ne pas exister parce que quand vous mettez dix candidats dans une maison, il faut bien les occuper si vous ne voulez pas que ça parte en spring break ou en colonie de vacances. Il y a une scénarisation dans le sens où on leur organise des activités. Mais à aucun moment on ne leur demande de dire ça, faire ça…" témoigne Lucie Mariotti à propos de son expérience sur la "Villa des cœurs brisés".
Depuis sa saison 5, dont TFX diffuse le dernier épisode ce vendredi 13 mars à 19h50, l'émission accueille également des célibataires anonymes. Mais on ne peut s'empêcher de penser que les participants de ces différents programmes tournés sous le soleil d'une destination idyllique ont pour la plupart le même profil. Moins de 30 ans, du caractère à revendre et une plastique à faire frémir les abonnés des salles de gym. "Je ne suis pas tout à fait d'accord", nous répond Matthieu Grelier qui défend son casting de "Love Island" : "On voulait d’abord avoir des gens ancrés dans la vie, qui ne connaissent pas l'environnement de la télévision et qui ne viennent pas juste là pour espérer être connus. On voulait aussi des gens à l’aise oralement, qui puissent bien verbaliser leurs sentiments et sincèrement en quête d’amour".
Par rapport à d'autres programmes de cette famille qu’on trouve à l’international, nos Islanders ressemblent aux gens qu’on voit dans la rue. Ils sont frais, spontanés et pas clichés
Matthieu Grelier, producteur de "Love Island"
"Par rapport à d'autres programmes de cette famille qu’on trouve à l’international, nos Islanders ressemblent aux gens qu’on voit dans la rue. Ils sont frais, spontanés et pas clichés. Le but était de trouver des personnalités dans lesquelles on puisse tous se reconnaître d’une façon ou d’une autre", ajoute-t-il, reconnaissant qu'il y a "effectivement des garçons dont il aimerait avoir les tablettes de chocolat" et "quelques gars qui aiment bien faire des pompes". C'est le cas de Logan, 24 ans, la mèche rebelle et un corps de dieu grec, l'un des prétendants à avoir intégré la villa de "Love Island" située en Afrique du Sud dès le départ. Séduit par le concept dont il connaissait déjà les versions anglaise et australienne, il a été contacté par la production via les réseaux sociaux. Et confirme que la drague y "est encore plus facile parce qu'on est là-bas pour ça". "Tout est apprêté pour créer une histoire. La fille sait qu’elle est là pour essayer de créer une vraie relation. On a des dates, tout nous est mis sur un plateau, le champagne, etc. C’est beaucoup plus simple à 'Love Island' que sur Tinder", sourit-il à l'autre bout du fil.
Venu avec l'objectif de "repartir avec quelqu'un", le Biarrot a fait "d'excellentes rencontres" mais "n'a eu de feeling avec aucune des filles". Il est le premier à avoir quitté l'aventure, éliminé au bout de cinq jours à la suite d'une cérémonie où les couples se font et se défont. De quoi rappeler le "Bachelor" qui sélectionnait ses prétendantes à l'aide d'une rose rouge. "J’aurais pu peut-être être plus entreprenant mais être entreprenant avec une fille pour laquelle je ne ressens pas grand-chose sentimentalement, ça n’aurait pas été moi", affirme le jeune homme qui revendique sa sincérité. Même entouré d'une cinquantaine de caméras automatisées et d'une quinzaine d'autres dirigées par un cadreur. "Au bout de deux, trois jours ce n'est pas qu'on les oublie mais on sait qu'on est là pour avancer dans une relation", dit-il.
Lucie Mariotti s'est elle aussi posée la question des caméras "en se demandant comment elle allait pouvoir rester concentrée pour ses coachings". "Mon métier, c’est de faire mon travail à la télévision. Je pense que les candidats se laissent prendre au jeu un peu comme je m’y suis laissée prendre. Quand on est dedans, on est dedans et le reste n’existe pas". Idem pour les téléspectateurs qui se laissent très rapidement absorber par la machine. Si "La Villa des cœurs brisés" est régulièrement en tête des audiences auprès des 15-24 ans, les plateformes ne communiquent aucun chiffre. Du côté d'Amazon Prime Video, on assure que "Love Island marche très bien", que les téléchargements de l'application sont "très positifs et que ça vote". Même les candidats malheureux en redemandent. Logan est "carrément" partant pour tenter sa chance dans une autre émission : "Je reste un peu sur ma faim. Pour moi, c’est un peu mission non accomplie donc je suis prêt. J’ai déjà fait ma valise. Mes affaires sont propres et repassées, je peux repartir".
"Love Island" - un épisode tous les soirs à 20h30 sur Amazon Prime Video
"Love is blind" - disponible sur Netflix
"La Villa des coeurs brisés" saison 5 sur TFX à 19h50 / "Une semaine pour sauver mon couple" avec Lucie Mariotti ce vendredi 13 mars à 21h05
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