Cachez ce tatouage féministe que les mollahs ne sauraient voir...

Publié le 3 juin 2016 à 19h07
Cachez ce tatouage féministe que les mollahs ne sauraient voir...

POLEMIQUE - Depuis quelques heures, la comédienne iranienne Taraneh Alidoosti est au cœur de toutes les conversations dans son pays. La cause ? Un tatouage féministe sur son avant-bas, "exhibé" lors d’une conférence de presse pour "Le Client", le film d’Asghar Farahdi, primé à Cannes.

Le mois dernier, sur la Croisette, personne n’avait rien remarqué. Vedette du nouveau film de son compatriote Asghar Farahdi, Le Client, la comédienne iranienne Taraneh Alidoosti, 32 ans, est au cœur d’une vive controverse dans son pays.

Un symbole sans équivoque

La raison ? Lors d’une conférence de presse à Téhéran, le 30 mai, au retour de Cannes où le long-métrage a remporté deux prix – scénario et meilleur acteur pour Shahab Hosseini, la jeune femme a dévoilé un tatouage plutôt explicite sur son avant-bras gauche.


L'objet du "crime"...
L'objet du "crime"... - AFP

Un poing serré, à l’intérieur du symbole de la femme, qui a visiblement déplu aux médias conservateurs iraniens, qui y voient l’expression de l’engagement féministe de l’actrice, certains n’hésitant pas à rappeler qu’elle s’est déclarée favorable à l’avortement par le passé. 

Elle persiste et signe

Dans un long message posté sur Twitter, Taraneh Alidoosti n'a pas tardé à leur répondre : "Gardez votre calme. OUI je suis une féministe. Une féministe est une personne qui croit en l'égalité politique, sociale et économique entre les sexes." Voilà qui est dit !

Dans Le Client, Taraneh Alidoosti interprète une comédienne de théâtre iranienne qui joue avec son compagnon dans une adaptation locale de Mort d’un commis voyageur, la pièce d’Arthur Miller, lorsqu’elle est victime d’une agression dans son nouveau logement. Le début d’un drame psychologique sur fond de tabou de la chair dans la société iranienne.

Fidèle d’Asghar Farahdi, avec lequel elle avait déjà tourné A propos d’Elly, la comédienne s’était illustrée l’an dernier en critiquant sur les réseaux sociaux le slogan d’une marque d’aspirateurs, "seulement pour les femmes". "Ceux qui pensent que l'aspirateur est réservé aux femmes insultent non seulement les femmes mais aussi les hommes qui ne considèrent pas leurs égaux comme leurs serviteurs", avait-elle écrit.


Taraneh Alidoosti, en mai dernier à Cannes.
Taraneh Alidoosti, en mai dernier à Cannes. - AFP

A LIRE AUSSI >> Notre critique du film d'Asghar Farahdi, Le Client, primé à Cannes 


Jérôme VERMELIN

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