Cannes 2022 : qui est Rawdah Mohamed, le mannequin qui a porté un hijab sur le tapis rouge ?

Jérôme Vermelin, à Cannes
Publié le 28 mai 2022 à 10h54, mis à jour le 28 mai 2022 à 16h38

Source : TF1 Info

Mannequin norvégien d’origine somalienne, Rawdah Mohamed a monté les marches de Cannes vendredi soir avec un hijab rouge assortie à sa tenue.
En 2021, elle s’était opposée à l’interdiction en France du port de signes religieux aux accompagnatrices de sorties scolaires.

C’est l’une des rares vedettes des podiums à porter le hijab. Le mannequin norvégien d’origine somalienne Rawdah Mohamed, 31 ans, a monté les marches du 75e Festival de Cannes vendredi soir pour assister à la projection du film français Un petit frère. La veille, c’est au gala de l’amfAR, l’association qui soutient la recherche contre le Sida, que les photographes l’avaient immortalisé avec un accessoire qu’elle revendique de longue date.

"Je l'utilise pour dire que, oui, je suis une femme musulmane qui porte les vêtements à la mode et qui sont dans les magazines", expliquait-elle en 2019 dans Vogue US. "Les gens nous donnent l'impression que nous ne nous appartenons pas, et je pense que la façon pour moi d'utiliser la mode est dire : 'Je suis là, et je suis là avec mon hijab. Je mérite d'avoir les mêmes opportunités que vous'".

Née en 1991 dans un petit village de Somalie, Rawdah Mohamed s’est installée en Norvège avec ses parents lorsqu’elle était enfant. Majeure, elle travaille d’abord comme professionnelle de santé dans un établissement pour autistes tout en gérant en parallèle un blog de mode qui attire l’attention des internautes. Elle prend ensuite son envol grâce à Instagram, devenant à la fois mannequin, conseillère et image et influenceuse.

En avril 2021, Rawdah Mohamed avait soutenu le mouvement #HandsofMyHijab (Touche pas à mon hijab – ndlr), né sur les réseaux sociaux suite à la décision des sénateurs d’interdire les signes religieux  - et notamment le port du hijab - aux accompagnatrices de sorties scolaires, dans le cadre de la lutte contre le séparatisme. "Je crois fermement que le seul antidote contre les crimes de haine est l’activisme", expliquait-elle dans un message posté sur Instagram.

"C’est notre devoir de nous lever et de nous battre pour nos droits les unes et les autres. L’interdiction du hijab est une rhétorique de haine qui vient des plus hautes instances de gouvernement et qui sera un jour considérée comme un énorme échec en termes de valeurs et d’égalité", ajoutait la jeune femme. Elle est devenue depuis rédactrice en chef de Vogue Scandinavia, une première pour une femme voilée et de couleur.


Jérôme Vermelin, à Cannes

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