Dans sa lettre ouverte parue dans "Télérama", Adèle Haenel reprochait au Festival de Cannes de faire partie d’un système protégeant "les chefs violeurs".Face à la presse, le délégué général Thierry Frémaux a fermement répondu aux accusations de la comédienne, en rupture avec le cinéma français.
L’allusion n’est pas passée inaperçue. Dans la lettre ouverte adressée à Télérama pour annoncer son retrait du monde du cinéma, Adèle Haenel laissait entendre que le Festival de Cannes faisait partie d’un système "prêt à tout pour défendre les chefs violeurs". En rupture avec la profession depuis son coup de gueule aux César 2020, la comédienne écrivait que "dans un contexte de mouvement social historique, on attend de voir si les pontes du cinéma comptent – comme les sponsors de l’industrie du luxe – sur la police pour que tout se passe comme d’habitude sur les tapis rouges du Festival de Cannes."
Elle ne le pensait pas quand elle venait au festival. Enfin j’espère qu’elle n’était pas dans une contradiction folle
Thierry Frémaux
Interrogé ce lundi en conférence de presse à la veille de l'ouverture de la 76ème édition, le délégué général Thierry Frémaux n’a pas esquivé le sujet, au contraire. "Sans doute pour des raisons d’une certaine radicalité, elle a été obligée de faire ce commentaire sur Cannes qui est tout à fait faux et erroné", a-t-il lancé. "Je ne lui en veux pas de penser le contraire. Elle ne le pensait pas quand elle venait au festival. Enfin j’espère qu’elle n’était pas dans une contradiction folle."
Le patron du Festival de Cannes faisait notamment allusion à la présence de la comédienne en 2019 avec Portrait de la jeune fille en feu, le film de Céline Sciamma qui a remporté le prix du scénario sur la Croisette. Auparavant, elle y a accompagné des longs-métrages importants comme 12 Battements par minutes de Robin Campillo, Grand Prix du jury en 2017, La Fille Inconnue des frères Dardenne en 2016 ou encore L’Homme qu’on aimait trop d’André Téchiné en 2014.
"On a l’habitude que Cannes soit l’objet d’interprétations qui ne sont pas la réalité", a estimé Thierry Frémaux. "Vous (les journalistes – ndlr) êtes ici, vous connaissez la réalité. Beaucoup de gens parlent de Cannes sans venir. Alors quand elle dit je ne peux que dire que ce n’est pas vrai. La preuve c’est que si vous le pensiez, vous ne seriez pas là à m’écouter. Vous ne seriez pas là prendre vos tickets pour un festival de violeurs."
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