Ces livres que vous avez failli manquer (2/10) : "Etre ici est une splendeur" de Marie Darrieussecq

par Jennifer LESIEUR
Publié le 5 juillet 2016 à 11h36

RATTRAPAGE – Quoiqu'on en dise, nous vivons une époque de culture foisonnante. Avec ses avantages et ses inconvénients quand on est journaliste : avec tous les disques, tous les livres, toutes les BD qui sortent chaque semaine, certaines pépites nous échappent. Pas pour longtemps : nous avons rattrapé ces sorties dont on ne vous a pas parlé sur le coup, pour mieux vous les conseiller au moment de partir en vacances. Aujourd'hui : "Etre ici est une splendeur" de Marie Darrieussecq (P.O.L.).

► C'est qui déjà, Marie Darrieussecq ?
Basque de naissance et de cœur, agrégée et normalienne, Marie Darrieussecq a connu le succès avec son premier roman, Truismes, en 1996. Inspiré par La Métamorphose de Kafka, le roman montrait la transformation progressive de la narratrice en truie. Restée fidèle à son éditeur, P.O.L., Marie Darrieussecq a publié depuis une dizaine de romans (dont Naissance des Fantômes, Bref séjour chez les vivants, Tom est mort) et des essais, tout en traduisant Ovide, James Joyce et Virginia Woolf. Elle est également psychanalyste.

► De quoi ça parle, Etre ici est une splendeur ?
De la vie brève, douloureuse et étincelante de Paula Modersohn-Becker, peintre allemande née en 1876 et décédée en couches à l'âge de 31 ans. Célèbre dans son pays natal, inconnue en France alors qu'elle y a souvent séjourné, elle est à l'honneur d' une grande rétrospective au musée d'Art moderne de Paris, qui se tient jusqu'au 21 août. Marie Darrieussecq raconte par éclats cette jeune femme aux toiles fortement expressives, même dans des thèmes aussi rebattus que les natures mortes, les paysages et les maternités, et sa lutte pour s'imposer dans un monde d'hommes. 

► Et pourquoi on devrait l'emmener dans nos bagages ?
Parce que la vie des peintres, même lorsqu'il ne leur arrive rien d'exceptionnel, est toujours passionnante. Et parce que Marie Darrieussecq montre une compréhension aussi sensible que pénétrante de Paula Modersohn-Becker, qu'elle a découverte par hasard lors d'un colloque. On y découvre son amitié avec Rilke, sa difficile vie conjugale, son écartèlement entre la ville (Paris, surtout) et la campagne (celle du nord de l'Allemagne). Autant de thèmes qui réunissent la peinture de l'une et l'écriture de l'autre, et qui résonnent longtemps dans la mémoire.

A VOIR AUSSI >> VIDEO - Pa ula Modersohn-Becker, peintre de génie au destin tragique


Jennifer LESIEUR

Tout
TF1 Info